"Jour de la honte": Les réactions belges et internationales à l'attaque russe

L'Occident condamne fermement le geste de Poutine à la suite de l'opération militaire par la Russie dans toute l'Ukraine.

 Jour de la honte : Les réactions belges et internationales à l'attaque russe
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La Belgique condamne "avec force l'attaque inconsidérée de la Russie contre l'Ukraine, alors qu'il n'y a eu aucune provocation", a réagi dès jeudi matin via Twitter la ministre des Affaires étrangères, Sophie Wilmès. "Les consultations avec nos partenaires et alliés doivent mener à des réponses et des sanctions à la hauteur de l'agression. Unis avec le peuple ukrainien", ajoute-t-elle.

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"Ceci est le moment le plus sombre pour l'UE depuis la 2e Guerre mondiale", a renchéri, également via Twitter, le Premier ministre Alexander De Croo. "Cette attaque n'est ni nécessaire ni provoquée. Nos coeurs et nos pensées sont avec les Ukrainiens." "Nous sommes en contact au sein de l'Otan et de l'UE", précise aussi le Premier ministre. Les dirigeants des 27 se réunissent d'ailleurs jeudi soir à Bruxelles (20h00), et il a déjà été annoncé qu'un nouveau paquet de sanctions y serait présenté par la Commission. Une perspective que soutient pleinement la ministre des Affaires étrangères Sophie Wilmès, intervenant en matinée en radio sur La Première puis sur Bel RTL.

Revenant sur la situation des plus de 200 Belges présents en Ukraine, la ministre libérale a précisé qu'il est conseillé à ceux qui se trouvent à Kiev de ne pas bouger. "On demande aux Belges qui sont pour la plupart situés à Kiev de rester chez eux, c'est la position la plus sécurisée aujourd'hui." Ceux qui se trouvent plus à l'ouest sur le territoire ukrainien peuvent tenter de quitter le pays par la route. La Belgique avait conseillé il y a plusieurs jours à ses ressortissants de quitter le pays.

Sophie Wilmes

Sophie Wilmes. © BelgaImage

Pas question - pour le moment - d'envoyer des troupes belges

Jeudi dès l'aube, les médias internationaux relayaient des détonations dans plusieurs villes du pays, dont Kiev. Mais il n'est plus possible de quitter le pays via les airs, et il semble selon l'ambassade belge sur place, que la situation est encore "relativement calme" à Kiev, selon Sophie Wilmès.

Est-ce que c'est la guerre? "On est clairement engagé dans cette direction-là", répond Sophie Wilmès jeudi matin. Malgré le fait que "la parole de Vladimir Poutine est peu crédible pour le moment", précise-t-elle au micro de Bel RTL, il faut toujours maintenir un "canal diplomatique" et la possibilité de négociations, a estimé la ministre.

Alexander De Croo, Sophie Wilmès et la ministre de la Défense Ludivine Dedonder avaient fait le point mercredi soir à l'issue d'un Conseil national de sécurité sur le soutien que compte apporter la Belgique à l'Ukraine, entre autres en termes d'équipement militaire (casques, équipement d'observation et d'orientation, pas d'armes). Même si la situation a changé dans la nuit, il n'est actuellement pas question d'envoyer des troupes belges en Ukraine, ont souligné jeudi matin Ludivine Dedonder et Sophie Wilmès. Les deux ministres, intervenant en radio, indiquent que la Belgique reste active dans le cadre de l'Otan, et tient bien à rester dans ce cadre-là. Il s'agit de "se déployer à l'intérieur des frontières de l'Otan", dont l'Ukraine ne fait pas partie, martèle Ludivine Dedonder.

La ministre de la Défense a elle aussi condamné via Twitter les évènements de la nuit: "Je dénonce fermement l'attaque russe de grande ampleur lancée contre plusieurs villes en Ukraine et qui touchera de nombreux civils. Je suis la situation au plus près au sein du gouvernement belge et pour déterminer une action coordonnée avec les partenaires UE et OTAN".

Les réactions internationales

L'opération militaire lancée par Vladimir Poutine en Ukraine a suscité de vives réactions ailleurs dans le monde. "La France condamne fermement la décision de la Russie de faire la guerre à l'Ukraine", a réagi jeudi Emmanuel Macron, en appelant Moscou à "mettre immédiatement fin à ses opérations militaires". "La France est solidaire de l'Ukraine. Elle se tient aux côtés des Ukrainiens et agit avec ses partenaires et alliés pour que cesse la guerre", a ajouté le chef de l'Etat dans deux tweets.

Côté allemand, le gouvernement a qualifié jeudi matin l'opération militaire russe lancée en Ukraine de "violation éclatante du droit international" et menacé Moscou de "lourdes conséquences économiques". "L'Allemagne condamne de la manière la plus ferme cet acte sans scrupules du président (Vladimir) Poutine", a indiqué le chancelier Olaf Scholz, dont le pays assure actuellement la présidence du forum du G7. Il s'agit "d'un jour terrible pour l'Ukraine" et "sombre" pour l'Europe toute entière, a ajouté M. Scholz, qui s'est entretenu dans la matinée au téléphone avec le chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky pour lui promettre "la pleine solidarité" de l'Allemagne.

Berlin a déjà suspendu cette semaine la mise en service du nouveau gazoduc stratégique reliant la Russie à l'Allemagne en contournant la Russie, Nord Stream II. "La communauté internationale ne va pas oublier ce jour de la honte", a de son côté indiqué la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, promettant une "réaction" à cette "violation des règles élémentaires de l'ordre international".

"Le président Poutine a choisi la voie de l'effusion de sang et de la destruction en lançant une attaque militaire non provoquée contre l'Ukraine", a déclaré le Premier ministre britannique Boris Johnson sur Twitter jeudi matin. "Je suis choqué par les événements horribles qui se déroulent en Ukraine et j'ai discuté avec le président Zelenski à propos des étapes à venir. La réponse du Royaume-Uni et de nos alliés sera ferme."

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Aux Etats-Unis, Joe Biden a dénoncé mercredi soir "l'attaque injustifiée" de la Russie contre l'Ukraine. "Le président Poutine a choisi (de lancer) une guerre préméditée qui entraînera des souffrances et pertes humaines catastrophiques", a dit le président américain dans un communiqué. "La Russie, seule, est responsable de la mort et de la destruction que cette attaque provoquera."

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel ont dénoncé jeudi l'attaque de la Russie contre l'Ukraine et se sont engagés à demander à Moscou de "rendre des comptes". "Nous condamnons fermement l'attaque injustifiée de la Russie contre l'Ukraine. En ces heures sombres, nos pensées vont à l'Ukraine et aux femmes, hommes et enfants innocents qui font face à cette attaque non provoquée et craignent pour leur vie", on-t-il tous deux écrit sur Twitter.

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a condamné jeudi l'"attaque téméraire et non provoquée" de la Russie contre l'Ukraine, avertissant qu'elle mettait en péril d'"innombrables" vies. "Je condamne fermement l'attaque téméraire et non provoquée de la Russie contre l'Ukraine, qui met en danger d'innombrables vies civiles. Une fois encore, malgré nos avertissements répétés et nos efforts inlassables en faveur de la diplomatie, la Russie a choisi la voie de l'agression contre un pays souverain et indépendant", a déclaré M. Stoltenberg dans un communiqué. "Les Alliés de l'Otan vont se réunir pour faire face aux conséquences des actions agressives de la Russie. Nous sommes aux côtés du peuple ukrainien en ce moment terrible. L'Otan fera tout ce qu'il faut pour protéger et défendre tous les alliés."

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