Ukraine: l’Occident pourrait-il entrer en guerre?

La Russie est passée à l’offensive en bombardant plusieurs villes ukrainiennes. Jusqu’à présent l’Occident a enchainé les sanctions à l’encontre de Moscou. Mais pourrait-il entrer en guerre?

Soldats ukrainiens sur la ligne de front de Donetsk, tenue par les séparatistes soutenus par la Russie
© Belga Image

Après des semaines de discussions diplomatiques et d’escalade des tensions entre la Russie et l’Occident au sujet de la convoitée Ukraine, Vladimir Poutine est passé à l’action. A l’aube, des bombardements ont retenti dans plusieurs villes ukrainiennes.

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« La guerre a commencé »

Cette nuit, Vladimir Poutine a annoncé « une opération militaire spéciale » mais précise : « nous n'avons pas dans nos plans une occupation des territoires ukrainiens, nous ne comptons imposer rien par la force à personne ». Cette opération se traduit pas des bombardements dans plusieurs villes de l’Ukraine mais pas seulement dans la région séparatiste du Donbass situé à l'est.

« Quand une guerre se déclare, la première chose que l’on fait, c’est détruire au sol toutes les capacités aériennes de l’adversaire », explique Tanguy de Wilde, professeur de Sciences politiques et de Relations internationales à l’UCLouvain. Un processus entamé par la Russie en bombardant notamment Kramatorsk, une ville qui sert de quartier-général à l'armée ukrainienne, et un aéroport militaire situé à Chuguyev. Maitriser le ciel pour mieux maitriser le sol. L'armée russe a affirmé avoir détruit les systèmes de défense anti-aérienne et mis hors service les bases aériennes à travers le pays. L'invasion terrestre de l'Ukraine est désormais en cours. Blindés et soldats russes avancent dans différentes régions du pays. « La guerre a commencé. On est dans un schéma de stratégie militaire guerrière, c’est certain », affirme Tanguy de Wilde.

Une guerre entre l’Otan et la Russie?

Si la Russie a déclaré la guerre à l’Ukraine, l’implication des pays occidentaux devrait rester logistique. « Le scénario d’une guerre Otan-Russie ne serait plausible qu’à partir du moment où la Russie agresse directement un état membre de l’Otan », explique Tanguy de Wilde. « Si un état de l’Otan vient au secours de l’Ukraine et qu’il subit une agression de la Russie, l’Otan pourrait venir au secours de cet état qui a subi une contre-attaque. On serait dans un scénario de grande déstabilisation. A l’heure actuelle, les déclarations ne vont pas dans ce sens-là », poursuit-il.

Plusieurs pays membres de l’Otan ont affirmé qu’ils soutiendraient l’Ukraine mais il n’est pas (encore) question d’envoyer des troupes sur son territoire. Hier la Belgique annonçait qu’elle enverrait du matériel militaire de protection, d'orientation et d'observation, mais pas d'armement.

L’Europe n’avait plus connu des heures aussi sombres depuis la deuxième guerre mondiale. Cependant, la diplomatie ne doit pas être enterrée pour autant. « Une guerre déclenchée peut aussi se terminer relativement rapidement par un cessez-le-feu ou une inversion des rapports de force », explique Tanguy de Wilde.

De nouvelles sanctions internationales seront annoncées dans la journée à l'encontre de la Russie.

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