Un "tsar ivre de sa propre puissance": revue de presse sur l’invasion de l'Ukraine

Evoquant un "tsar ivre de sa propre puissance", certains éditorialistes francophones belges constatent que les pays occidentaux "ne font plus vraiment le poids" face au dirigeant russe Vladimir Poutine.

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Evoquant un "tsar ivre de sa propre puissance", certains éditorialistes francophones belges constatent que les pays occidentaux "ne font plus vraiment le poids" face au dirigeant russe Vladimir Poutine qui, en envahissant l'Ukraine, suscite une peur justifiée pour les citoyens européens, constatent d'autres.

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"Impuissants, nous assistons à la vengeance d'un tsar qui tente de remonter le temps, de reconstruire son Empire sur fond de propagande nationaliste. (...) Après des années de complaisance et de naïveté diplomatique, les Occidentaux condamnent cette ingérence militaire et multiplient les annonces de sanctions économiques", remarque Dorian de Meeûs dans La Libre Belgique.

Echec des sanctions

Mais, "les sanctions et l'opprobre international ne freineront pas Poutine", poursuit-il "Face à ce tsar ivre de sa propre puissance, les arguments rationnels et construits ont peu de chance de faire mouche", note aussi Demetrio Scagliola, dans Sudinfo. "Les sanctions économiques et politiques annoncées par les Occidentaux, Poutine s'en fout. Littéralement", ajoute-t-il. Pour arrêter Poutine, "les Occidentaux doivent d'abord inverser le rapport de force : économique, énergétique, politique", recommande l'éditorialiste.

"L'Occident en général et l'Europe en particulier ne font plus vraiment le poids avec leurs postures prudentes, nuancées, patientes", déplore encore le rédacteur en chef de l'Echo, Paul Gérard. "Comme il paraît dépassé, naïf et inefficace, ce logiciel géopolitique-là, développé après la fin de la Guerre froide". L'Europe doit selon lui "prendre ses responsabilités, s'organiser, s'équiper et cesser de compter sur la chance ou sur les autres". "C'est la fin des heures naïves. La démocratie, ça se défend", enjoint-il.

L'ordre mondial dicté par les "autoritaires"?

Clément Boileau, dans L'Avenir note par ailleurs que "pour les Occidentaux, l'émotion est immense. (...) C'est la guerre, en ce sens que celle-ci, même si elle ne se déroule pas sur le sol d'un pays membre de l'UE, nous concerne, en tant qu'Européens, de très près. (...) Il n'y a aucune honte, en tant que citoyen européen, à avoir peur. De celle qui noue la gorge et fait flotter, dans un coin de la tête, des idées de fuite précipitée à l'écart de la civilisation. La très grande majorité des citoyens européens n'ont jamais connu que la paix, mais nous sommes nombreux à garder en mémoire les horreurs des deux guerres mondiales qu'a essuyées le continent au cours du XXe siècle".

Que cette peur ressurgisse "devant le délire impérialiste orchestré par Vladimir Poutine n'est pas une manifestation paranoïaque: c'est un réflexe de survie, sur lequel l'être humain a peu d'emprise". Dans Le Soir, Béatrice Delvaux évoque aussi cette peur. "Et nous, dans ce chaos ? Comment ne pas nous laisser tétaniser par la peur et sombrer en ployant sous l'impuissance ?", s'interroge l'éditorialiste.  Elle pointe elle aussi la responsabilité énorme qui pèse sur les chefs d'Etat et hauts dirigeants. "Mais ils n'ont pas le choix : ils ne peuvent pas laisser Poutine forcer le basculement et dicter le futur de l'ordre mondial qui serait alors dominé par le bloc des "autoritaires". Ils doivent prendre les commandes de ce moment clé qui met en danger la paix, les valeurs, le bien-être économique, mais aussi la gestion vitale de l'enjeu climatique".

Ces dirigeants "vont continuer à faire ce qu'ils peuvent pour calmer les choses, sans perdre la face. Mais ce sont les citoyens qui vont devoir compter leurs euros et faire le gros dos, comme toujours", grince par contre Thibaut Van Hoof dans La Dernière Heure. "Il n'a d'ailleurs pas fallu que les opérations militaires débutent pour comprendre que la Russie avait un pouvoir important sur notre portefeuille, rien qu'avec le gaz".

 

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