Après l'Ukraine: les prochains objectifs de Poutine

On la croyait à jamais disparue en Europe, la guerre y est pourtant revenue menée par un homme aussi méthodique qu’imprévisible. Quels pourraient être les prochains objectifs de Vladimir Poutine ?

Où ira Poutine après l'Ukraine?
Vladimir Poutine. (@Belga Image)

Depuis toujours, une guerre se conclut par la victoire de l’un des adversaires. Ou par la négociation d’un traité. Le deuxième conflit mondial s’est terminé, en Europe, par la victoire totale des Alliés sur l’Allemagne nazie. Cela n’a pas été le cas pour la guerre du Pacifique. La deuxième guerre mondiale y a pris fin par la signature d’un traité performatif. Les bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki avaient, certes, convaincu les Japonais de se rendre. Mais militairement, ils n’étaient pas vaincus. Ce qui se joue en Ukraine actuellement peut se lire selon ces deux prismes : la victoire ou le traité.

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L’efficacité militaire ukrainienne face aux armées russes annonce qu’une guerre éclair n’est sans doute plus d’actualité. D’autant que la population civile ukrainienne semble faire montre d’un farouche esprit de résistance. Guidée héroïquement par le « premier civil » d’Ukraine. Le Président Zelensky, bien qu’étant dépourvu de toute formation militaire, fait preuve d’un « fighting spirit » qui restera probablement gravé dans l’Histoire. « Ce n’est pas d’un taxi dont j’ai besoin mais d’armes » signifiant son refus à l’Otan d’être exfiltré de son pays ira rejoindre le dictionnaire des citations à côté de celles d’un de Gaulle ou d’un Churchill.

Cette attitude a sans doute galvanisé l’Armée et la population ukrainienne. Et éloigné Vladimir Poutine d’une victoire indiscutable et rapide. Celui-ci semble hésiter à persévérer à regarder l’Ukraine avec le prisme de la victoire. Ses maladroits appels à l’Armée ukrainienne à renverser Zelensky comportaient des inflexions d’incrédulité voire d’admiration. Puis l’annonce faite par Poutine de pourparlers est venue rendre caduques ces appels au coup d’Etat mais a renforcé l’impression que tout ne se passait pas comme prévu pour le chef du Kremlin et ses armées. L’annonce de fourniture d’armes à l’Ukraine de nombreux pays, les très nombreuses sanctions, la fermeture de l’espace aérien de l’Union Européenne aux avions russes ont sans doute fait légèrement vaciller le Président russe.

Une sortie honorable

Parmi toutes les expressions de soutien, une, plus particulièrement, a dû le faire sourciller. La Suède, que Poutine avait, pourtant, il y a trois jours, menacée de « graves répercussions militaires » vient de rompre avec sa doctrine excluant de livrer des armes à un pays en guerre et a décidé d’envoyer 5000 lance-roquettes antichar à l'Ukraine. Une décision sans précédent depuis 1939 lorsque la Suède avait assisté la Finlande attaquée par… l'URSS.

La menace russe n’a, d’évidence, guère été opérante. Un argument de plus pour essayer de trouver une sortie « honorable » autour d’une table de négociation ? Oui. Mais, au contraire, Poutine pourrait décider de faire un exemple et frapper. Un pays non-membre de l’Otan. Comme la Suède ? Reste aussi la question des ambitions originelles de Poutine. Au-delà de l’Ukraine, à quoi rêvait-il? Récupérer les pays baltes? La Finlande? La Pologne?

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