
Afghanistan: les droits des femmes de plus en plus bafoués

Voyager mais toujours accompagnée d’un homme
La guerre en Ukraine occupe une large place dans le traitement de l’actualité. En Afghanistan, les talibans semblent l’avoir bien compris. Une occasion en or pour cadenasser encore plus la vie des femmes du pays. « Les risques de détourner l'attention sont très, très élevés (...) L'aide humanitaire doit être acheminée, peu importe le nombre d'autres crises en concurrence avec l'Afghanistan dans le monde », déclarait le Haut Commissaire de l'ONU aux réfugiés, Filippo Grandi. Depuis leur prise de pouvoir en août 2021, les fondamentalistes islamistes ont balayé 20 ans de liberté conquise par les femmes.
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C’est la dernière nouveauté conservatrice: les femmes afghanes ne peuvent plus prendre l'avion sans être accompagnées d'un homme. Les talibans ont interdit aux compagnies aériennes de leur vendre des billets d'avion. En décembre déjà, les femmes ne pouvaient plus faire plus de 72 kilomètres sans être accompagnées par un homme de leur famille proche.
Écoles secondaires interdites aux filles
Sans aucune explication et à la surprise générales, les écoles secondaires ont été interdites aux filles cette semaine. Et ce, quelques heures seulement après leur réouverture. La condition pour être scolarisée était le port obligatoire du hijab et des leçons données uniquement par des enseignantes. Mais, malgré ce règlement, le ministère de l'Education fait volte-face. Seuls les cours de primaire sont désormais autorisés pour les filles. « L'Afghanistan est devenu une prison pour nous », lâche Malahat Haidari, une écolière de 11 ans.
Outre les déplacements et l’enseignement, les travailleuses sont également impactées. Les femmes fonctionnaires doivent se voiler la tête, même avec une couverture si nécessaire, sinon elles risquent de perdre leur emploi. « Si l'on se soucie des droits des femmes, où que ce soit dans le monde, il faut regarder l'Afghanistan avec beaucoup d'inquiétude », a déclaré Heather Barr, de l'organisation Human Rights Watch.