
Présidentielle française: Macron et Le Pen jouent chacun la carte du rassemblement

Dans la journée, une trentaine de manifestations sont par ailleurs prévues en France pour dire «non à l'extrême droite», à l'appel d'organisations et syndicats comme SOS Racisme, la CGT ou le Syndicat de la magistrature, mais sans directement appeler à voter pour le président-candidat.
La lecture de votre article continue ci-dessous
Interrogée samedi matin sur ces manifestations, la candidate RN a jugé que «manifester contre les résultats d'une élection, c'est profondément antidémocrate». «J'ai envie de dire à tous ces gens: allez donc voter!», a-t-elle lancé, à huit jours du second tour. Emmanuel Macron s'offre lui une carte postale de Marseille pour son premier grand meeting d'entre-deux-tours, là où Jean-Luc Mélenchon était arrivé en tête au premier tour dimanche (31%), près de 9 points devant le président sortant.
A partir de 15H00 dans le jardin du Pharo, un parc qui surplombe le Vieux-Port, le candidat toujours favori des sondages entend donner une image de rassemblement populaire: plusieurs milliers de personnes sont attendues dans une ambiance volontairement décontractée, sans chaises mais sous un soleil promis estival.
Draguer les électeurs de Mélenchon
Mais c'est la présence - ou non - du maire de Marseille Benoît Payan qui sera scrutée samedi après-midi et qui doit parachever le grand «rassemblement». Le socialiste a toujours fait montre de rapports chaleureux, voire amicaux, avec Emmanuel Macron et n'avait pas soutenu Anne Hidalgo au premier tour.
M. Payan a appelé dès dimanche soir à voter Emmanuel Macron pour faire barrage à l'extrême droite, lui qui est à la tête d'une majorité municipale qui va de LFI à EELV.
L'opération permettrait également d'inciter toujours plus les électeurs de Jean-Luc Mélenchon à glisser un bulletin Macron le 24 avril et non à choisir un simple vote blanc ou l'abstention, mécaniquement favorables à Marine Le Pen.
«Le système inquiet»
Pas question pour Marine Le Pen de laisser à l'adversaire le monopole des médias. Après une tournée dans le sud qui lui est pour une bonne part acquis, la candidate RN a ajouté in extremis un déplacement samedi à Saint-Rémy-sur-Avre, dans l'Eure-et-Loir. «On est là dans la péri-urbanité, la ruralité qui sont des sujets importants de cette présidentielle», a affirmé Mme Le Pen à des journalistes, juste en face du bar-tabac «le Maryland», rappelant au passage qu'elle avait gagné dimanche dans «20.000 communes de France sur 34.000».
Entre les manifestations contre l'extrême droite et les multiples tribunes appelant à voter Emmanuel Macron, «cette agitation brutale à laquelle on assiste entre les deux tours» est «là encore assez peu respectueuse de la démocratie», a ajouté Mme Le Pen.
D'après elle, le «système» que symbolise à ses yeux Emmanuel Macron et ses soutiens «s'inquiète car il voit que le peuple a envie de reprendre le pouvoir».