Emmanuel Macron, vers un 2e quinquennat les pieds et poings liés?

Après sa réélection lors des présidentielles, Emmanuel Macron va devoir se confronter à son prochain défi: gouverner librement.

Réélection d'Emmanuel Macron à Paris
L’annonce de la réélection d’Emmanuel Macron, au Champ de Mars à Paris, le 24 avril 2022 @BelgaImage Photo Fred Dugit *** Local Caption *** victoire d’ Emmanuel Macron

Ce dimanche 24 avril 2022, les Français ont réélu Emmanuel Macron président de la République, à l'issue du second tour de la présidentielle. Selon les sondages de sortie des urnes, il obtiendrait 58,5%, contre 41,5% pour la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen. Une victoire qui représente un véritable soulagement pour ceux opposés à l'extrême-droite et plus largement pour l'Union européenne. Pour autant, Emmanuel Macron n'est peut-être qu'au début d'une épreuve qui s'annonce dantesque: le fameux «troisième tour».

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La bataille des législatives est lancée!

Le gros défi pour Emmanuel Macron maintenant, c'est en effet les élections législatives des 12 et 19 juin prochain. C'est ce nouveau rendez-vous électoral qui déterminera les rapports de force entre les partis politiques à l'Assemblée nationale. Pour gouverner le pays, le président français devra à l'issue de ce scrutin composer une majorité et la tâche s'annonce plus ardue qu'en 2017, quand son parti, Le République en marche (LREM), bénéficiait d'un véritable élan populaire en sa faveur. À l'heure actuelle, l'Assemblée nationale compte 577 sièges, dont 346 sont tenus par la majorité présidentielle (267 LREM, 57 Modem et 22 du groupe de centre-droit Agir Ensemble).

Ses opposants n'ont d'ailleurs pas attendu avant d'appeler les électeurs à se mobiliser pour juin. Après avoir appris sa défaite à la présidentielle, Marine Le Pen a ainsi livré un discours très combattif. «Nous lançons ce soir la grande bataille électorale des législatives», a-t-elle lancé ce dimanche soir. Jean-Luc Mélenchon, qui est arrivé troisième lors du premier tour de la présidentielle, a appelé pour sa part les Français à faire en sorte qu'il finisse Premier ministre.

Car c'est bien l'enjeu de ce «troisième tour» qui ne dit pas son nom: est-ce qu'Emmanuel Macron devra former un gouvernement de cohabitation avec un clan politique autre que le sien, ou ce dernier obtiendra-t-il des résultats suffisants pour obtenir la majorité? Pour l'instant, aucun sondage ne permet de se faire une première idée sur l'issue des législatives. Il faudrait pour cela que des enquêtes soient menées dans les centaines de circonscriptions électorales qui existent. Une tâche difficile à mener. Bref, c'est le flou complet.

Un équilibre à trouver

Dans l'immédiat, comme l'a annoncé le Premier ministre Jean Castex à France Inter, le gouvernement français démissionnera «dans les jours qui suivent». Il devra ensuite se recomposer, avec vraisemblablement quelques modifications au programme. Jean Castex sera-t-il par exemple reconduit à son poste ou remplacé par quelqu'un d'autre? Le profil du Premier ministre devrait être le plus rassembleur possible pour attirer le plus possible d'électeurs en juin.

Autre question brûlante: le nouveau gouvernement devrait insister sur des thèmes populaires au-delà de LREM. La question écologique, thème mis en avant lors de la campagne d'entre-deux-tours d'Emmanuel Macron, pourrait être brandie pour attirer l'électorat de gauche. En parallèle, le parti présidentiel pourrait miser sur des thèmes plus sécuritaires afin de continuer à séduire à droite. Les projets présentés lors des 100 premiers de ce nouveau mandat présidentiel pourraient refléter ces différentes tendances.

En clair, LREM devra trouver le juste milieu pour obtenir un maximum de sièges à l'Assemblée nationale. Si la stratégie d'Emmanuel Macron fonctionne en lui permettant d'obtenir une majorité parlementaire, il pourra appliquer son programme comme il le veut. Sans cela, il devra faire de nombreuses concessions.

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