Ukraine: violentes explosions à Kharkiv, Kiev revendique des succès tactiques

Si la Russie bombarde intensément l'est de l'Ukraine, elle n'arrive pour l'instant pas prendre en tenaille les forces ukrainiennes.

École détruite au nord-est de Kharkiv
Une école détruite au nord-est de Kharkiv, le 22 avril 2022 @BelgaImage

Les forces russes maintenaient samedi leur pression sur les régions de l'est et du sud de l'Ukraine, particulièrement autour de Kharkiv au nord-est, où elles tentent coûte que coûte d'accentuer leur contrôle, en dépit, selon Kiev, de revers sur le terrain.

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La Russie détruit mais n'arrive pas à percer

De violentes explosions ont été entendues dans la nuit de vendredi à samedi à Kharkiv, deuxième ville du pays, pilonnée depuis des semaines par l'artillerie russe. Vendredi, ces bombardements ont fait au moins un mort et plusieurs blessés, selon l'administration militaire régionale de Kharkiv.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reconnu que la situation dans cette région du nord-est, où les forces russes ont recentré leur offensive, était «difficile». «Mais nos militaires obtiennent des succès tactiques», a-t-il affirmé. C'est notamment le cas à Rouska Lozova, un village repris par les Ukrainiens au nord de Kharkiv, d'où les forces russes pilonnaient selon eux la ville. Le village a été libéré après d'intenses combats, et plus de 600 habitants évacués, selon le ministère ukrainien de la Défense.

Plus au sud et à l'est, dans la région du Donbass que le Kremlin s'est fixé pour objectif de reprendre entièrement, «les occupants font tout pour détruire toute vie», a affirmé Volodymyr Zelensky, estimant que «les bombardements constants sur les infrastructures et les zones habitées montrent que la Russie veut rendre cette zone inhabitée». Mais pour Washington, l'offensive russe accuse du retard. Selon un haut-responsable du Pentagone, les forces russes «sont loin d'avoir fait la jonction» des troupes entrées par la région de Kharkhiv, au nord du Donbass, avec celles venues du sud du pays, un des objectifs de l'armée russe pour prendre en tenaille les forces ukrainiennes déployées sur la ligne de front autour des zones séparatistes de Donetsk et Lougansk. Mais «nous pensons qu'ils continuent de créer les conditions d'une offensive soutenue, plus vaste et plus longue», a-t-il ajouté.

Le coup de force de Moscou pendant la visite du patron de l'ONU

Et pour mieux affirmer leur détermination, les forces russes ont clairement assumé vendredi avoir bombardé la veille la capitale Kiev, au moment précis où s'y trouvait le secrétaire-général de l'ONU Antonio Guterres. Ce bombardement a fait dix blessés et au moins un mort: Vira Ghyrytch, journaliste ukrainienne de Radio Liberty, un média financé depuis l'époque de la Guerre froide par le Congrès américain en Europe de l'Est. Le corps de la journaliste a été retrouvé dans les décombres de son immeuble.

L'attaque s'est produite au moment où le chef des Nations unies, qui effectuait mercredi et jeudi son premier déplacement en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, se trouvait à Kiev. L'Allemagne et la France ont vivement condamné, Berlin soulignant que ces frappes montraient une fois de plus «que (Vladimir) Poutine et son régime n'ont aucun respect pour le droit international». M. Zelensky, a regretté dans une adresse vidéo vendredi soir, «qu'une humiliation aussi brutale et délibérée des Nations Unies soit restée sans réponse». Washington a de son côté accusé vendredi le président Vladimir Poutine de «dépravation» et de «cruauté» pour la façon dont les forces russes se comportent en Ukraine. «Il est difficile de regarder certaines images et d'imaginer qu'un dirigeant sérieux puisse faire ça», a déclaré le porte-parole du pentagone John Kirby.

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