
Quand la une de Libé devient un symbole des pro-IVG aux USA

Le week-end dernier, le journal français Libération publie sa une sur la décision de la Cour suprême américaine révoquant le droit à l'IVG au niveau fédéral. Sur toute la page apparaît en grand un dessin de la dessinatrice Coco (Corinne Rey de son vrai nom). Pas besoin de légende, l'image parle d'elle-même. Le lecteur voit un drapeau américain où les étoiles sont devenues des cintres, le symbole des avortements clandestins, et où les bandes rouges sont remplacées par le sang des femmes enceintes mutilées. Une représentation choc qui a fait mouche de l'autre côté de l'Atlantique, étant même repris par des stars.
La lecture de votre article continue ci-dessous
Un dessin que «tout le monde peut comprendre»
Après la publication sur les réseaux sociaux, le dessin s'est logiquement d'abord diffusé parmi les internautes français. Mais au vu de sa dimension américaine, il n'a fallu que quelques heures pour que l'image traverse l'océan. Début de cette semaine, elle était déjà bien relayée sur la toile aux États-Unis. En témoigne un tweet et une publication Instagram de Sharon Stone qui reprend la une à son tour. «Nous avons déjà fait ça. Nous ne recommencerons pas, Amérique», dit-elle en référence aux avortements clandestins. De quoi accentuer la visibilité de cette triste drapeau au vu des millions d'abonnés de l'actrice.
We already did this. We aren’t doing it again, America 🇺🇸 pic.twitter.com/sCdHt0NTn6
— Sharon Stone (@sharonstone) June 28, 2022
La rédaction de Libération est elle-même surprise par ce succès. Le 25 juin, le compte Twitter du journal a été vu un million de fois, soit trois fois plus qu'après le résultat de l'élection présidentielle. Le quotidien explique qu'aujourd'hui, le dessin de Coco est brandi sur des pancartes aux USA, comme dans le Colorado. Des militantes auraient même demandé à la dessinatrice de créer des autocollants pour pare-chocs de voiture reprenant sa représentation.
Depuis, Coco s'est manifestée dans Libération pour s'exprimer en réaction à cet engouement: «C’est un sujet qui me tient à cœur, je serai toujours là pour défendre le droit à l’avortement. Mon corps mon choix, c’est le message le plus important et c’est celui de ce dessin. C’est un dessin muet, sans texte, donc tout le monde peut le comprendre, peu importe la langue».