
Italie: le premier ministre Mario Draghi annonce sa démission, le président la refuse

Le Premier ministre italien Mario Draghi a annoncé sa démission jeudi soir en conseil des ministres, après que les sénateurs du Mouvement 5 Étoiles (M5S, antisystème), membre de la coalition au pouvoir, n'ont pas participé jeudi au vote de confiance sur un texte discuté au Sénat. "Je veux vous annoncer que ce soir je remettrai ma démission au président de la République" Sergio Mattarella, avait déclaré M. Draghi, selon des propos rapportés dans un communiqué de ses services.
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Démission refusée peu après par le président italien. "Le président de la République n'a pas accepté la démission du président du Conseil et l'a invité à se présenter au parlement (...) afin qu'ait lieu une évaluation de la situation" créée par la non-participation d'un parti de sa coalition à un vote de confiance au Sénat, a précisé la présidence de la République dans un communiqué.
Un pacte de confiance «disparu»
Cette annonce est intervenue après la décision du M5S (antisystème), membre de la coalition au pouvoir, de boycotter jeudi après-midi un vote de confiance au Sénat. "La majorité d'unité nationale qui a soutenu ce gouvernement depuis sa création n'existe plus. Le pacte de confiance fondant l'action de ce gouvernement a disparu", a expliqué M. Draghi. La coalition le soutenant rassemblait jusqu'ici toutes les forces politiques représentées au parlement, à l'exception du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia.
Sans le soutien des M5S, l'ex-patron de la Banque centrale européenne, arrivé aux affaires début 2021 pour constituer une coalition d'"unité nationale" susceptible de surmonter l'urgence pandémique et la crise économique qui s'en est suivie, considère que son gouvernement, même s'il dispose théoriquement d'une majorité pour gouverner, devient "politique" et estime n'avoir pas été mandaté pour conduire un cabinet de cette nature. Une position qu'il a réaffirmée jeudi devant ses ministres: "Depuis mon discours d'investiture au parlement, j'ai toujours dit que ce gouvernement continuerait seulement s'il avait une perspective claire de réaliser le programme de gouvernement sur lequel les forces politiques avaient voté la confiance (...) Ces conditions n'existent plus aujourd'hui".