

L'auteur Salman Rushdie a été poignardé vendredi sur scène dans l'extrême- ouest de l'État de New York, aux Etats-Unis, rapportent plusieurs médias américains. Il s'apprêtait à donner une conférence. Blessé au cou, il a été transporté à l'hôpital. L'agresseur a été arrêté.
Un journaliste de l'agence Associated Press a vu un homme se précipiter sur scène et poignarder Salman Rushdie alors qu'il était présenté. L'assaillant a été maîtrisé, puis arrêté, a indiqué la police. Contactée par l'AFP, la police du comté de Chautauqua, où l'écrivain devait prendre la parole, a confirmé qu'une personne avait été poignardée sans préciser à ce stade l'identité de la victime.
Salman Rushdie, né en 1947 à Bombay en Inde, deux mois avant son indépendance de l'Empire britannique, essaie de ne pas être réduit au scandale provoqué par la publication des «Versets sataniques», qui avait embrasé le monde musulman et conduit en 1989 à une «fatwa» demandant son assassinat. Mais l'actualité - la montée en puissance de l'islam radical - n'a cessé de le ramener à ce qu'il a toujours été aux yeux de l'Occident: le symbole de la lutte contre l'obscurantisme religieux et pour la liberté d'expression.
Déjà en 2005, il considérait que cette «fatwa» avait constitué un prélude aux attentats du 11 septembre 2001. Contraint dès lors de vivre dans la clandestinité et sous protection policière, allant de cache en cache, il se fait appeler Joseph Anton, en hommage à ses auteurs favoris, Joseph Conrad et Anton Tchekhov. Il doit affronter une immense solitude, accrue encore par la rupture avec sa femme, la romancière américaine Marianne Wiggins, à qui «Les versets...» sont dédiés. Installé à New York depuis quelques années, Salman Rushdie - sourcils arqués, paupières lourdes, crâne dégarni, lunettes et barbe - avait repris une vie à peu près normale tout en continuant de défendre, dans ses livres, la satire et l'irrévérence.