Fermeture du Nord Stream 1: Poutine déclare la guerre du gaz

Le gazoduc Nord Stream 1 est à l’arrêt à cause “d’un problème technique”. Une nouvelle manœuvre de la Russie, un énième épisode du conflit énergétique.

Nord Stream 1
© BelgaImage

Gazprom

Fuite d’huile
Vendredi dernier, le géant russe du pétrole et du gaz Gazprom annonçait mettre en suspens les livraisons de gaz via le pipeline Nord Stream 1. Le gazoduc reliant la Russie et l’Allemagne via la mer Baltique est l’un des principaux canaux de transport du gaz en Europe. Gazprom a justifié cet arrêt par une fuite d’huile détectée durant des opérations de maintenance.

Nos dernières vidéos
La lecture de votre article continue ci-dessous

Via l’Ukraine
Gazprom a finalement précisé samedi qu’il livrait du gaz russe via un autre canal. 42,7 millions de m³ de gaz ont ainsi rejoint l’Europe ce week-end via l’Ukraine. Le débit au point d’entrée de Soudja, à la frontière russo-ukrainienne, était légèrement supérieur à son niveau de vendredi, mais les niveaux restent inférieurs à la capacité de livraisons de Nord Stream 1.

Gaz parti en fumée
Le cabinet de recherche énergétique norvégien Rystad Energy estime que la Russie brûle chaque jour 4 millions de m³ de gaz, faute de pouvoir l’écouler sur le marché européen. Un gaz destiné à l’Allemagne et qui représente 10 millions d’euros par jour, partis en fumée.

Effet yoyo
À l’instar du gaz russe, les prix flambent ces derniers jours. Ils avaient pourtant quelque peu reculé, mais la fermeture du canal Nord Stream 1 a ainsi provoqué une hausse de 30 % à la bourse d’Amsterdam lundi matin.

le gaz augmente encore à cause de la Russie

© BelgaImage

Europe

Faux prétexte
La Commission européenne a directement signalé ne pas croire aux “faux prétextes” utilisés par Gazprom. Elle est suivie par le régulateur allemand de l’énergie et par le groupe allemand Siemens Energy, qui participe d’habitude aux travaux de maintenance du réseau Nord Stream, et qui cette fois n’a pas été consulté.

Provisoire définitif
Selon Gazprom, Nord Stream 1 restera inactif jusqu’à la réparation complète de la turbine défectueuse. Mais certains experts européens craignent que le service ne soit jamais remis en marche. Gazprom avait déjà parlé de problèmes techniques pour justifier des réductions dans la capacité d’approvisionnement.

Plan européen
En 2021, quelque 45 % des importations de gaz en Europe provenaient de Russie. La Commission européenne a donc lancé le plan REPowerEU afin de s’affranchir de cette dépendance au gaz russe à l’horizon 2027. Il s’articule autour de trois axes: diversifier l’approvisionnement en gaz, accélérer le déploiement des énergies renouvelables et accentuer drastiquement les économies d’énergie.

Impact chez nous
La ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten (Groen) assure que la mise à l’arrêt de Nord Stream 1 n’aura aucun impact sur l’approvisionnement belge. “Le stock de gaz à Loenhout sera constitué à 90 % d’ici quelques jours, en avance sur le calendrier. La Belgique continue à faire transiter un maximum de gaz vers l’Allemagne et les Pays-Bas en particulier.”

Débat
Sur le même sujet
Plus d'actualité