

L'ancien ministre britannique des Finances Rishi Sunak a annoncé dimanche sur Twitter sa candidature pour devenir le prochain Premier ministre du Royaume-Uni, afin de "redresser" l'économie du pays et "unir" le parti conservateur. "Le Royaume-Uni est un grand pays, mais nous sommes confrontés à une profonde crise économique", a-t-il écrit, confirmant sa candidature, alors que Boris Johnson ne s'est toujours pas lancé. "Je me présente pour être le leader du Parti conservateur et votre prochain Premier ministre", a-t-il ajouté.
Ce scrutin opposera au maximum deux candidats, et le nouveau Premier ministre sera désigné d'ici au 28 octobre, a annoncé jeudi le président du comité 1922, en charge de l'organisation du parti conservateur, Graham Brady. Les candidats ont jusqu'à lundi après-midi pour obtenir les parrainages. Les députés voteront d'abord et, s'il reste deux candidats en lice, les 170.000 adhérents du parti devront les départager par un vote en ligne d'ici au 28 octobre. En cas de candidat unique, il entrerait directement à Downing Street en début de semaine.
Trois noms ont émergé dans cette campagne éclair au sein du parti conservateur: l'actuelle ministre des Relations avec le Parlement Penny Mordaunt, qui a officialisé sa candidature vendredi, Rishi Sunak, l'ancien ministre des Finances qui avait perdu début septembre face à Liz Truss, et l'ex-Premier ministre Boris Johnson, qui a démissionné en juillet après une succession de scandales.
Samedi, la partie se jouait en grande partie en coulisses pour Johnson et Sunak, qui sont à couteaux tirés depuis l'été dernier, chacun tentant d'obtenir plus de parrainages, divisant encore les Tories. Selon le site Guido Fawkes, qui suit de près les soubresauts de la campagne, Rishi Sunak avait dimanche, après l'annonce de sa candidature, 139 parrainages, devant Boris Johnson (75) et Penny Mordaunt (27).
Battu par Liz Truss lors de la phase finale du processus de désignation du chef du parti conservateur cet été, l'ancien ministre des Finances était le candidat préféré des députés conservateurs. Le richissime ex-banquier de 42 ans a pour lui le fait d'incarner la figure rassurante de l'orthodoxie budgétaire.
Pendant la campagne, il n'avait eu de cesse de répéter que les baisses d'impôts non financées risquaient d'aggraver une inflation à un niveau record depuis 40 ans, et de saper la confiance des marchés. Mais il a un handicap de taille: les fidèles de Boris Johnson voient en lui un traître dont la démission avait précipité la chute de Johnson cet été, et ne veulent pas en entendre parler.
Il devrait se présenter, mettant en avant "l'intérêt national", affirme jeudi le quotidien The Times, ce qui a immédiatement suscité la réaction hostile de certains élus. Plusieurs autres quotidiens conservateurs indiquent aussi qu'il y réfléchit. "BoJo" avait démissionné début juillet après une vague de départs dans son gouvernement, lassé des scandales et de ses mensonges. Lors de sa démission, il avait regretté devoir abandonner "le meilleur job au monde", persuadé qu'il avait encore une tâche "colossale" à accomplir.
Après avoir assuré l'intérim durant l'été, l'ancien héros du Brexit, qui avait offert à son parti en 2019 une majorité historique, avait quitté Downing Street début septembre. Selon The Times, Johnson, 58 ans, serait convaincu qu'il peut remettre le parti conservateur sur les rails. Avant même la démission jeudi de Mme Truss, la députée et ancienne ministre Nadine Dorries, très proche de M. Johnson tweetait déjà son soutien à l'ancien Premier ministre.
La ministre conservatrice Penny Mordaunt a été la première vendredi à officialiser sa candidature pour succéder à Liz Truss, lançant la course à Downing Street pour laquelle se renforce l'hypothèse, il y a peu inimaginable, d'un retour de Boris Johnson.
Ancienne ministre de la Défense charismatique, elle avait créé la surprise l'été dernier en arrivant en troisième position dans la campagne qui avait suivi la démission de Boris Johnson.