
Comment Ksenia Sobtchak, la «Paris Hilton de Russie», a fui son pays

Le seuil de tolérance du Kremlin semble encore avoir baissé. Alors que la guerre en Ukraine continue, Vladimir Poutine fait le ménage sur le front intérieur. Après avoir mis en prison ses vrais opposants, Alexeï Navalny en tête, le pouvoir russe s’en prend désormais à ceux qui étaient jusqu’alors tolérés. Comme Ksenia Sobtchak, surnommée la «Paris Hilton russe», qui a fui le pays et s’est réfugiée en Lituanie.
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Pour réussir son évasion, cette ancienne figure de téléréalité et habituée de la jet set moscovite aurait d’abord aiguillé sur une fausse piste les services de sécurité, en réservant un avion pour Dubaï, puis pour Istanbul, sans jamais monter à bord.
Selon CNN, elle aurait ensuite pris la direction de la Biélorussie en pleine nuit avant de franchir à pied la frontière avec la Lituanie. Sa présence dans le pays a été confirmée par le contre-espionnage lituanien.
Candidature téléguidée en 2018?
Fille d’Anatoli Sobtchak, le mentor de Poutine, celle qui est également journaliste est présentée par certains médias comme la filleule du président. De quoi apriori faire d’elle une proche du pouvoir en place. En 2018, c’était pourtant contre celui-ci qu’elle s’était présentée à l’élection présidentielle, prétendant porter la voix des Russes mécontents. Elle avait récolté 1,68% des voix. Une candidature que les défenseurs de Navalny avaient jugée téléguidée et destinée à crédibiliser une élection gagnée d’avance pour Poutine.
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À l’époque, Ksenia Sobtchak s’était montrée critique envers l’annexion de la Crimée. «Nous, les Russes, ferons face aux conséquences de cette invasion pendant encore de nombreuses années», avait-elle ensuite déploré, aux premiers jours de la guerre en Ukraine. Une prise de position que le Kremlin n’a pas su digérer ?
Selon l’agence Tass et la chaîne de télévision gouvernementale RT, Ksenia Sobtchak est visée dans une affaire d’extorsion de fonds- un délit décidément récurrent chez les opposants à Poutine- auprès de l’entreprise d’Etat Rostec. Elle encourt potentiellement quinze ans d’emprisonnement. Selon The Guardian, la fuite de Ksenia Sobtchak aurait été précipitée par la perquisition cette semaine d'une de ses maisons, et l’arrestation d’un de ses associés.