Liz Truss a-t-elle confirmé par sms l’implication du Royaume-Uni dans l’explosion du gazoduc Nord Stream ?

D’après Kim Dotcom, informaticien connu pour son hostilité envers les Etats-Unis et l’Otan, un message envoyé par l’ex-Première ministre prouverait l’implication du Royaume-Uni dans le sabotage du gazoduc Nord Stream. Des accusations qui ne reposent sur aucune preuve probante pour le moment.

L’ex Première ministre Liz Truss est à nouveau dans la tourmente après la révélation du piratage de son téléphone portable
L’ex Première ministre Liz Truss est à nouveau dans la tourmente après la révélation du piratage de son téléphone portable @BELGAIMAGE

«Nos services de renseignement disposent de preuves suggérant que l'attaque a été dirigée et coordonnée par des spécialistes militaires britanniques». Mardi 1er novembre, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a accusé Londres d’avoir «dirigé et coordonné» le sabotage en septembre des gazoducs Nord Stream 1 et 2, construits en mer Baltique pour acheminer le gaz russe en Europe. Sans toutefois produire les «preuves»  évoquées.

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L’homme d’affaires et informaticien Kim Dotcom a repris à son compte la thèse de l’implication britannique dans l’attaque sur Nord Stream. Selon le Germano-Finlandais, si la Russie est au courant, c’est parce qu’elle aurait intercepté un message de l’ex-Première ministre Liz Truss prévenant les Etats-Unis du succès de l’opération.

«Les Russes savent que le Royaume-Uni a fait sauter les pipelines North Stream en partenariat avec les Etats Unis», a tweeté Kim Dotcom, pour qui «Liz Truss a utilisé son iPhone pour envoyer un message à Antony Blinken [le secrétaire d’Etat américain, ndlr] disant “c’est fait” une minute après que le pipeline a explosé et avant que quiconque ne le sache». Selon l’informaticien, cela serait grâce à «l’accès administrateur d’iCloud [le service de cloud d’Apple utilisé par les iPhones, ndlr] que Moscou a obtenu ces « informations».

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Aucune preuve tangible

Des accusations qui interviennent alors que Liz Truss fait face à une nouvelle polémique. Après un passage en coup de vent au 10 Downing Street (elle a été en poste pendant 44 jours seulement), la conservatrice est dans la tourmente depuis que le Mail on Sunday a révélé que son numéro de téléphone portable personnel avait été piraté cet été par des espions du Kremlin, lorsqu’elle était encore ministre des Affaires étrangères de Boris Johnson. Une information qui avait fait l’objet d’un black-out médiatique et dont Liz Truss craignait qu’elle puisse lui porter préjudice alors qu’elle briguait le poste de Première ministre.

Si l’annonce de ce piratage et la découverte du prétendu message envoyé à Washington coïncident, plusieurs éléments tendent toutefois à remettre en question la thèse de Kim Dotcom. Tout d’abord, une incohérence au niveau des dates : le piratage de téléphone de Liz Truss a eu lieu cet été ; le sabotage de Nord Stream, fin septembre. Entretemps, la Première ministre avait changé de téléphone, explique la presse britannique.

Surtout, l’informaticien, qui tente depuis 2012 d’être extradé de Nouvelle-Zélande vers les Etats-Unis (il y est poursuivi pour l’ouverture du site de partage illégal de fichiers Megaupload), n’a fourni aucune preuve tangible de ce qu’il affirme. En réponse à un journaliste de la BBC qui lui demandait d’expliquer sur quelles sources il se basait, il a répondu sur Twitter : «Sur le même genre de preuves que les sources du renseignement américain fournissent anonymement aux médias américains et qui sont ensuite rapportées comme des faits. Je suis sûr que la BBC est familière avec ce concept. Vous le faites tout le temps».

De son côté, la Défense britannique, au sujet des accusations de sabotage, a dénoncé de «fausses affirmations» de Moscou destinées à «détourner l'attention ».

 

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