
La Biélorussie «de facto» sous occupation russe, selon l'opposition

L'opposante bélarusse en exil Svetlana Tikhanovskaïa a dénoncé lundi «l'occupation militaire de facto» de son pays par la Russie, exhortant l'Union européenne à maintenir la pression sur le régime du dirigeant Alexandre Loukachenko.
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Sans Poutine, Loukachenko «ne pourra pas survivre politiquement»
Moscou s'est servi du Belarus comme d'une rampe de lancement pour sa guerre contre l'Ukraine voisine et déploie des milliers de soldats sur le territoire de son proche allié dans le cadre d'une force opérationnelle conjointe. «Je dois dire que le Belarus est de facto sous occupation militaire», a déclaré Mme Tikhanovskaya à l'AFP après avoir rencontré les ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles. Loukachenko ne «contrôle pas la présence des troupes russes», ni le stationnement des équipements militaires de Moscou en Biélorussie, a-t-elle souligné. «Il doit simplement être d'accord avec tout, car il sait que sans le soutien du (président russe Vladimir) Poutine, il ne pourra pas survivre politiquement au Belarus», a-t-elle soutenu.
L'annonce d'un déploiement conjoint le mois dernier entre le Bélarus et la Russie a alimenté les craintes que Minsk se prépare à envoyer ses troupes en Ukraine, alors que les forces du Kremlin ont été repoussées sur le terrain. Mais Mme Tikhanovskaïa a insisté sur le fait que les soldats bélarusses refuseraient de se joindre à la guerre de Moscou. «Loukachenko le sait», a-t-elle assuré.
Jusqu'à présent, l'opposition «n'a vu aucun signe» indiquant que des armes nucléaires russes ont été introduites au Belarus depuis l'annonce en juin par Moscou de la livraison au Belarus de missiles capables de transporter des têtes nucléaires, a-t-elle souligné.
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Sveltana Tikhanovskaya vit en exil après avoir fui à l'étranger face à la répression brutale lancée par Alexandre Loukachenko qui a revendiqué la victoire lors des élections de 2020, considérées comme «volées» par l'Occident. Elle a exhorté les ministres de l'UE à ne pas «négliger» la répression en cours au Belarus alors que l'attention est concentrée sur l'Ukraine, et à combler les lacunes des sanctions de l'Union visant à épuiser les ressources de Loukachenko. «La situation au Belarus se dégrade. Je dois dire que le nombre de prisonniers politiques augmente, les détentions se poursuivent et les gens sont condamnés à des années et des années de prison», a-t-elle insisté. «Nous demandons au monde d'être persévérant, cohérent, et de ne pas pardonner ni oublier ce que le régime a fait et continue de faire».