
«La goutte d'eau qui a fait déborder le vase»: la lettre de la veuve d'un colonel russe à Poutine

Le 16 novembre, la dépouille de Vadim Boyko, un haut colonel russe, a été retrouvée dans un bureau de Vladivostok. Le décès inopiné de ce responsable haut placé a alimenté les rumeurs, certains observateurs criant à un assassinat.
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Yula Boyko, la veuve du colonel, privilégie pour sa part la thèse du suicide. Dans une lettre adressée à Vladimir Poutine, et relayée par nos confrères du Het Laatste Nieuws, elle explique les pressions qui auraient poussé son mari à passer à l'acte. Selon elle, Vadim Boyko a été tenu pour responsable de l'échec de la mobilisation partielle, décrétée par le président russe le 21 septembre dernier.
«Il est devenu le bouc émissaire des nombreux problèmes qui ont entouré cette mobilisation», regrette Yula Boyko. Après avoir échoué à atteindre un certain quota de recrutement, le haut colonel serait tombé dans la dépression. "Il n'a pas pu dormir pendant un mois et il a perdu 15 kilos", raconte son épouse.
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Les pressions subies par Vadim Boyko auraient atteint leur paroxysme le 14 novembre. Ce jour-là, les conclusions d'une enquête sur les plaintes des Russes mobilisés ont été révélées. Les supérieurs de Boyko l'auraient ainsi tenu pour responsable de l'échec de la mobilisation et condamné à payer des dettes. «Il a été tenu responsable de la perte de biens d'État et a été condamné à payer plus de 100 millions de roubles (environ 1,6 million d'euros) de dettes pour cela (...). C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase pour lui"
Selon Yula Boyko, en se suicidant, son mari entendait attirer "l'attention des autorités russes" et "envoyer le signal que la patrie est en danger".