
Kiev consternée après que Von der Leyen estime le nombre de morts en Ukraine

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a fait face à des critiques, jeudi, pour avoir évoqué mercredi dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux puis retirée un nombre de décès de militaires ukrainiens qui n'était visiblement pas confirmé par les autorités de Kiev.
La lecture de votre article continue ci-dessous
Un petit rétropédalage
Cette maladresse a eu lieu dans le cadre des annonces de la Commission sur ses ambitions de soutenir la création d'un tribunal spécial pour juger le «crime d'agression» russe envers l'Ukraine et de trouver des pistes pour utiliser les avoirs gelés au bénéfice de la reconstruction. Dans une vidéo postée sur Twitter mercredi matin, Ursula von der Leyen évoquait le décès de «plus de 100.000» militaires ukrainiens et «20.000» civils, sans préciser quelle était la source de ces décomptes. Un peu plus tard, une nouvelle version de son annonce a été postée, sans ces éléments. Une des porte-paroles principales de la Commission européenne, Dana Spinant, remerciait en parallèle via Twitter ceux qui «ont signalé l'inexactitude des nombres», précisant que l'estimation (de 100.000 militaires) provenait de «sources externes» et devait se rapporter aux «victimes, donc aussi bien les tués que les blessés».
À lire: Un tribunal spécial pour juger de l’agression de la Russie en Ukraine ? C’est ce que propose l’UE
Le sujet a nourri de nombreuses questions de journalistes au traditionnel point presse de la mi-journée de la Commission, jeudi. Dana Spinant y a répété que le but «était de montrer la brutalité de l'invasion russe», refusant cependant de préciser quelle était la source précise des nombres présentés. «Dans une seconde version, on les a enlevés pour éviter que l'on se concentre sur des chiffres, mais plutôt sur la tâche qui nous attend avec nos partenaires et avec l'Ukraine, celle de tenir la Russie pour responsable». À la question de savoir si la présidente s'était excusée auprès de Kiev, elle a indiqué qu'il «n'y avait pas besoin de s'excuser». «Nous avons expliqué les raisons et le contexte sur les médias sociaux».
Dès mercredi, comme le rapportaient les agences ANP et DPA, Kiev avait réagi avec consternation, se demandant d'où venait le nombre avancé. Un porte-parole du président Volodymyr Zelensky avait alors précisé qu'il revenait uniquement au plus haut commandant de l'armée, au ministre de la Défense ou au président lui-même de donner un décompte officiel. Comme le souligne De Standaard, qui en fait sa Une jeudi, aucune des deux parties, ni Moscou, ni Kiev, ne donne cependant d'informations régulières sur ses propres pertes dans la guerre entamée le 24 février dernier. Comme d'autres médias, le quotidien avance les estimations du chef d'État-major des armées américaines Mark Milley, qui évoquait «plus de 100.000» morts et blessés de chaque côté, il y a un mois, avec une proportion d'environ un décès pour deux à trois blessés.