La Chine face aux ravages du Covid-19 : des corps entreposés dans de grands hangars frigorifiques

Depuis plusieurs semaines, la Chine tente de faire preuve de transparence sur la situation sanitaire qui la frappe toujours. Selon les derniers chiffres avancés par le pouvoir central, le nombre de décès liés au Covid-19 aurait dégringolé de près de 80 % depuis le mois de janvier. La tendance amorcée il y a un mois semble donc se poursuivre. Si la dernière vague paraît bel et bien derrière elle, la population chinoise retient son souffle après la nouvel an lunaire célébré dimanche dernier aux quatre coins de l'empire du milieu.

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Mais ce tableau dépeint semble cacher une autre réalité toujours préoccupante. Des corps de victimes ayant succombé au virus il y a plusieurs semaines de cela n'ont toujours été remis à leur famille. M. Sun a perdu sa mère il y a une quinzaine de jours dans un hôpital de Shanghaï. Il témoigne dans les colonnes du Monde : « On a pu lui dire au revoir dans la chambre d'hôpital, avec ses habits mortuaires. Puis l'hôpital nous a dit qu'on serait informés par le département des affaires civiles quand les cendres seraient prêtes, d'ici un ou deux mois. On n'a aucune information. On veut juste la vérité. »

Le culte du secret s'effrite 

Sur le sujet, les autorités restent discrètes. C'est le moins que l'on puisse écrire. Alors les réseaux sociaux se chargent de combler le vide. Des frigos géants pour stocker les personnes décédées. Des crématoriums construits à la hâte. Voilà des éléments qui circulent sur les plateformes chinoises. Mais la réalité ne serait pas si loin. Le quotidien français est ainsi parvenu à identifier au moins un de ces entrepôts frigorifiques à Shanghaï. Cette infrastructure sert de tampon pour pouvoir gérer l'afflux massif de cadavres que ne peuvent absorber les morgues et les crématoriums dépassés. Le Monde décrit : «L'entrepôt se trouve dans le district de Baoshan, dans le nord de Shanghaï, à deux pas de l'embouchure du fleuve Huangpu. Dans ce quartier industriel, d'autres hangars réfrigérés servent à conserver des fruits de mer ou de la viande. »

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À l'extérieur, des travailleurs en combinaison blanche s'activent. Si le contenu des véhicules est tenu secret par de grandes bâches déployées, des vans noirs se succèdent avec au volant des conducteurs toujours munis d'une combinaison de protection intégrale. Il ne fait plus guère de doute. Le faisceau de preuves concorde.

Ce culte du secret maintenu par le pouvoir chinois laisse planer de nombreuses questions sur l'évolution de la pandémie. Pour rappel, après près trois ans de pandémie, le bilan du nombre de décès dus au Covid-19 ont longtemps stagné à moins de 5.500. Depuis la levée de la politique zéro Covid, des chiffres plus importants sont publiés : près de 80.000 morts en quelques semaines. « Là encore, le bilan est probablement largement sous-estimé », conclut le quotidien français.