"Olivier Vandecasteele doit retrouver les siens sans attendre" : Hadja Lahbib a rencontré son homologue iranien

Depuis le 24 février 2022, un travailleur humanitaire belge, Olivier Vandecasteele, est emprisonné en Iran.

Olivier Vandecasteele
Portrait du travailleur humanitaire en Iran Olivier Vandecasteele © Capture d’écran Facebook

La ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, a rencontré lundi en fin de matinée son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian, en marge de la 52e session du Conseil des droits de l'homme à Genève.

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La Belgique tente d'obtenir la libération d’Olivier Vandecasteele. Un traité de transfèrement de prisonniers conclu avec l'Iran a été suspendu par la Cour constitutionnelle. L'arrêt sur le fond est attendu dans quelques jours, en principe le 8 mars.

Le cas du prisonnier belge, condamné à 40 ans de prison et à 74 coups de fouet au terme d'un simulacre de procès et détenu dans des conditions indignes, a été abordé durant l'entretien, a confirmé la ministre belge.

"Olivier Vandecasteele doit retrouver les siens sans attendre. Sa détention arbitraire, dans des conditions inhumaines, doit cesser. J'ai aussi abordé les droits humains en Iran et notre ferme opposition à la peine de mort", a-t-elle précisé dans un tweet.

"Nous avons échangé de façon ferme"

En un an, plusieurs contacts ont déjà eu lieu entre les autorités belges et les autorités iraniennes sur ce dossier emblématique de la diplomatie des otages que pratique la République islamique depuis sa création. Interrogée par l'agence Belga, la ministre ne s'est pas départie de la discrétion de la Belgique. "Nous avons échangé de façon ferme. C'est notre premier point de discorde. Nous estimons qu'Olivier Vandecasteele a été arrêté arbitrairement, qu'il n'a jamais pu bénéficier d'une défense correcte, qu'il est détenu dans des conditions inhumaines et qu'il doit être libéré le plus rapidement possible, et à tout le moins que ses conditions de détention doivent s'améliorer. Pour eux, un jugement a été rendu, pour nous, il ne s'agit pas d'un jugement en bonne et due forme", a-t-elle dit.

Si le traité n'est pas annulé par la Cour constitutionnelle, le prisonnier belge pourrait servir de monnaie d'échange avec un diplomate iranien, Assadolah Assadi, agent terroriste du régime iranien condamné en Belgique à 20 ans de prison pour un projet d'attentat contre un rassemblement de l'opposition iranienne en France.

 

La cheffe de la diplomatie belge s'est exprimée quelques minutes après son homologue iranien à la tribune du Conseil des droits de l'homme. Elle a évoqué la situation des droits humains dans la République islamique, notamment ceux des femmes et des filles, et condamné la répression des manifestations qui ont eu lieu après la mort d'une jeune femme.

"La mort de Mahsa Amini et le mouvement de protestation que cela a entraîné à travers l'Iran sont un indicateur tant du besoin de liberté d'expression que du sentiment d'injustice ressenti par la population. Nous condamnons les emprisonnements, les peines capitales prononcées et exécutées contre les manifestants", a-t-elle dit.

Cette condamnation n'empêche pas la ministre de dialoguer avec son homologue. "Il est important de maintenir une voie de dialogue pour faire avancer les choses, y compris lorsque l'on n'est pas d'accord et qu'on ne partage pas les mêmes valeurs sur les droits humains", a-t-elle souligné.

 

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