
Guerre en Ukraine : Wikipédia face à la censure exercée par la Russie

Depuis le 4 mars 2022, une loi russe sur la «désinformation» interdit de partager des «informations mensongères» sur l’invasion de l’Ukraine, que la propagande du Kremlin qualifie d’«opération spéciale». Dans ce contexte, l’intitulé même de certains articles présents sur la version russophone de Wikipédia posent problème au pouvoir, tels que «Invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022», «Bombardements de Kiev (2022)» ou encore «Bombardement de l’hôpital pour enfants et maternité de Marioupol».
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En ne voulant pas céder à son narratif, l’encyclopédie en ligne s’est attirée les foudres de Moscou. Comme l’indiquait mardi 28 février l’agence Reuters, un tribunal russe a condamné la Wikimédia Fondation (qui supervise Wikipédia) à payer une amende de deux millions de roubles (environ 25.000 euros). Pour le tribunal, l’encyclopédie collaborative est coupable de ne pas avoir supprimé des informations erronées» sur les agissements de l’armée russe en Ukraine.
C’est la quatrième fois que la fondation Wikimédia est condamnée par la Russie depuis le 24 février 2022. Elle a fait appel à chaque fois. En juin, la fondation avait estimé que «les informations publiées sur Wikipédia doivent être protégées par la liberté d’expression et ne constituent pas de la désinformation, contrairement aux conclusions du tribunal».
La menace du blocage
Cette nouvelle sanction fera l’objet d’un appel introduit par la fondation, sans grand espoir. «Jusqu’à présent, dans l’histoire des tribunaux en Russie, Wikipédia n’a connu qu’une seule expérience réussie d’appel des verdicts des tribunaux», a précisé Stanislav Kozlovskiy, le responsable de la fondation en Russie, à Reuters.
La bataille de l’information ne se joue pas que sur la version russophone de l’encyclopédie. En octobre 2022, le site Numerama faisait état de tentatives de manipulation de la version anglophone de Wikipédia, afin de mettre en avant la version russe relative à la guerre en Ukraine.
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Une menace plus grande plane potentiellement sur Wikipédia et sur les internautes russes : le blocage des pages. Comme le site est chiffré, la censure n’est pas capable de mettre hors ligne un article en particulier. Jusqu’ici, les autorités russes ne se sont pas résolues à couper l’accès au site entier. Craignant que cela n’arrive, de nombreux internautes avaient téléchargé une version hors ligne de l’encyclopédie pour procéder à son archivage, moins d’un mois après le début de l’invasion russe.
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