
Le patron de Wagner voudrait devenir président de l'Ukraine: "J’ai une ambition politique"

Alors que les combats font toujours rage en Ukraine, sur le front de Bakhmout notamment, le chef du groupe Wagner, Evegueni Prigojine, a fait une déclaration pour le moins surprenante, samedi.
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Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, le leader de l’organisation paramilitaire russe a déclaré qu’il avait l’ambition de succéder à Volodymyr Zelenksy à la tête de l’Ukraine.
”Je fais mon coming-out politique en parlant fort, pour que tout le monde m’entende bien, a lancé le Russe en tenue militaire, devant des bâtiments en ruine. En regardant tout ce qui m’entoure, j’ai une ambition politique. J’ai décidé de me présenter, en 2024, à l’élection présidentielle ukrainienne.”
Prigozhin said he wants to run for president of Ukraine in 2024
This statement is intended to divert attention from his political ambitions in Russia, where he dreams of coming to power and possibly being Putin's successors pic.twitter.com/sSGEXUUcDO
— Anton Gerashchenko (@Gerashchenko_en) March 11, 2023
Evgueni Prigojine, 61 ans, se dit ainsi prêt à s’opposer à Petro Porochenko, ex-président ukrainien, et Volodymyr Zelensky, alors que les deux Ukrainiens n’ont pas encore fait part de leurs intentions pour le prochain scrutin. “Si je gagne l’élection au poste de président de l’Ukraine, tout ira bien, les gars. Les munitions ne seront plus nécessaires.”
L’annonce du leader russe doit être prise avec des pincettes. D’abord, Evgueni Prigojine ne possède pas la citoyenneté ukrainienne, une condition pourtant sine qua non pour se présenter à l’élection. Ensuite, sa déclaration semble plutôt s’apparenter à de la provocation, alors qu’il a multiplié les critiques virulentes à l’égard de la Défense russe ces dernières semaines.
Selon Anton Geraschenko, conseiller du ministère ukrainien de l’Intérieur, cette annonce est “destinée à détourner l’attention de ses ambitions politiques en Russie, où il rêve d’accéder au pouvoir et peut-être de devenir le successeur de Poutine”.