
IVG : en Caroline du Sud, la peine de mort envisagée pour les femmes qui avortent

Pour Robert Harris, représentant (républicain, faut-il le préciser ?) au Congrès local de Caroline du sud, puisque la vie commence dès la fécondation de l’ovule, avorter revient à tuer un être humain. Comme le relate The Guardian, Harris a déposé une proposition de loi prévoyant l’amendement de la constitution de l’État, afin de faire reconnaître qu’une «personne» en est une « à partir du moment de la fertilisation». Un fœtus serait ainsi considéré comme un être humain à part entière. En cas d’«agression», le fœtus bénéficierait dès lors d’une « protection égale face aux lois de l’État».
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Des propositions de lois similaires ont été introduites par des Républicains dans d’autres États ; en Arkansas, au Texas ou au Kentucky. Or, comme le souligne le quotidien britannique, l’homicide est passible de la peine de mort dans chacun de ces États. Pour avoir subi une IVG, les femmes pourraient donc théoriquement se voir condamner à la peine capitale.
Un droit toujours plus menacé
Comme le relève The Guardian, il est (heureusement) peu probable que que l’ensemble des propositions de loi soient adoptées par les assemblées législatives locales. «Ces propositions mettent en évidence un mensonge fondamental du mouvement anti-avortement, à savoir qu’il s’oppose à la criminalisation des femmes enceintes», estimait Dana Sussman, une représentante du mouvement Pregnancy Justice.
Tous les militants «pro-life», comme ils se font appeler, ne sont d’ailleurs pas d’accord avec ces propositions, estimant que ce sont les personnes qui pratiquent des avortements, et non les femmes, qui devraient être punies.
Le droit à l’avortement est actuellement au cœur de nombreux débats en Caroline du Sud. La Cour suprême locale a proposé de restreindre le droit à l’avortement, en l’interdisant après six semaines de grossesse. Aujourd’hui, l’IVG reste légale jusqu’à la vingtième semaine de grossesse, si elle est pratiquée par un professionnel de santé. Procéder un avortement par soi- même est déjà passible de deux ans d’emprisonnement.
Pour rappel, la Cour suprême des Etats-Unis a décidé l’an dernier de révoquer le droit à l’avortement. Depuis, plus d'une vingtaine d'Etats ont entamé ou conclu un processus législatif visant à limiter très durement ou interdire l'avortement.