
Armes nucléaires en Biélorussie : Moscou ne changera pas ses plans malgré les critiques
La Russie a affirmé lundi qu'elle ne changerait pas ses plans prévoyant le déploiement d'armes nucléaires "tactiques" au Bélarus, malgré les nombreuses critiques des pays occidentaux. "Bien entendu, une telle réaction ne pourra pas avoir d'impact sur les plans de la Russie", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Samedi, le président russe Vladimir Poutine avait annoncé avoir eu l'accord de Minsk pour déployer des armes nucléaires "tactiques" au Bélarus, un pays situé aux portes de l'Union européenne et dirigé depuis 1994 par Alexandre Loukachenko, son allié le plus proche. Selon le président russe, des préparatifs à ce déploiement doivent commencer dès le mois prochain.
Dangereux et irresponsable
Cette annonce a provoqué de sévères critiques de la part des Occidentaux, l'Otan ayant dénoncé une "rhétorique dangereuse et irresponsable" de la Russie, alors que l'Union européenne a menacé Minsk de nouvelles sanctions si ce déploiement était réalisé. Les Etats-Unis ont eux réaffirmé n'avoir aucune raison de penser que la Russie se préparait à utiliser l'arme nucléaire, tout en condamnant l'annonce russe.
L'Ukraine a pour sa part réclamé dimanche une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU pour contrer ce qu'elle qualifie de "chantage nucléaire" de la Russie. "Le Kremlin a pris le Bélarus comme otage nucléaire", a estimé sur Twitter le secrétaire du Conseil de sécurité Oleksiï Danilov, ajoutant que cette décision est un "pas vers la déstabilisation internationale du pays".
Si le Bélarus ne prend pas part directement au conflit en Ukraine, Moscou s'est servi de son territoire pour conduire son offensive sur Kiev l'année dernière.
La menace nucléaire
Des responsables russes ont émis à plusieurs reprises des menaces à peine voilées de se servir de l'arme nucléaire en Ukraine en cas d'escalade significative du conflit. Vladimir Poutine a motivé sa décision samedi par la volonté du Royaume-Uni d'envoyer des munitions à uranium appauvri à l'Ukraine, comme évoqué récemment par une responsable britannique.