Une reconstitution montre l'apparence d'un Égyptien d'il y a 33.000 ans

Des chercheurs brésiliens ont reconstitué le visage d'un homme ayant vécu il y a 33.000 ans, ce qui permet de faire quelques constatations intéressantes.

Reconstitution faciale d'un Égyptien
Reconstitution faciale du squelette d’il y a 33.000 ans retrouvé en Égypte, à Nazlet Khater 2 ©Capture d’écran Twitter

En 1980, deux tombes étaient mises à jour près du village de Nazlet Khater, en plein milieu de l'Égypte, sur les rives du Nil. La découverte fait le bonheur du groupe d'archéologues à la manœuvre, le Belgian Middle Egypt Prehistoric Project, soutenu par la KU Leuven. Ils y trouvent notamment un squelette presque complet, les seules parties vraiment manquantes étant situées aux pieds et aux mains. Il s'agit des restes d'un homme d'environ 161-165 cm et qui devait être dans la vingtaine. Mais surtout, il date d'il y a 33.000 ans, soit près de 30.000 ans avant le tout début de l'Égypte antique. Cette particularité lui vaut aujourd'hui d'avoir fait l'objet d'une étude brésilienne qui s'est donnée pour tâche de reconstituer son visage.

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S'approcher le plus possible de la réalité

Grâce aux technologies modernes de la reconstruction faciale médico-légale, les chercheurs ont pu véritablement reconstituer tous les tissus mous du crâne. Cela a permis de créer deux images, une plus objective et une plus artistique. La première consiste en un buste en noir et blanc, sans cheveux et les yeux fermés. La deuxième croise cette base de travail avec les connaissances déjà acquises par ailleurs pour reconstituer la teinte de la peau et l'allure générale de cet homme.

"En général, les gens pensent que l'approximation faciale fonctionne comme dans les films hollywoodiens, où le résultat final est compatible à 100 % avec la personne dans la vie. En réalité, ce n'est pas tout à fait le cas", a déclaré à Live Science Cícero Moraes, le designer 3D qui a participé à l'étude. "Ce que nous faisons, c'est d'abord avoir une image approximative de ce que pourrait être le visage, avec les données statistiques disponibles et le travail qui en résulte est une structure très simple. Cependant, il est toujours important d'humaniser le visage de l'individu lorsque l'on travaille avec des personnages historiques, car, en complétant la structure avec des cheveux et des couleurs, l'identification avec le public sera plus grande, suscitant ainsi l'intérêt".

Cette reconstitution finale permet ainsi de mieux imaginer certaines caractéristiques physiques des humaines de l'époque. On peut par exemple constater ici que cet homme avait clairement une peau bien plus noire que la majorité des habitants de l'Égypte antique ou actuelle. Il faut dire que même en Europe, les humains avaient encore la peau foncée il y a 8.000 ans, comme l'a montré une étude de l'université de Harvard. Cela ne changera sur le Vieux Continent qu'avec l'arrivée des premiers agriculteurs venus du Proche-Orient, qui avaient un teint blanc, lors de la diffusion de la culture néolithique. "Le fait que cet individu ait plus de 30 000 ans le rend important pour comprendre l'évolution humaine", conclut l'auteur principal de l'étude, l'archéologue Moacir Elias Santos.

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