Qatargate: le «repenti» Panzeri va sortir de prison

Antonio Panzeri, l'une des personnes inculpées dans le cadre de l'enquête sur des faits présumés de corruption et d'ingérence autour du Parlement européen, va poursuivre sa détention préventive sous le régime de la surveillance électronique.

Pier Antonio Panzeri, en 2007
Pier Antonio Panzeri, en 2007 @BELGAIMAGE

La chambre du conseil de Bruxelles a donné son feu vert à cette mesure jeudi, tout en prolongeant de deux mois la détention préventive de l'ex-eurodéputé italien. L'information, dévoilée par la RTBF, est confirmée jeudi par l'avocat du suspect, Laurent Kennes, et le parquet fédéral. Ce dernier n'ira pas en appel de la décision de la chambre du conseil, indique son porte-parole Eric Van Der Sypt.

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Antonio Panzeri, qui a obtenu le statut de «repenti» et collabore donc avec les enquêteurs en échange d'une peine clémente, va pouvoir quitter la prison et poursuivre sa détention préventive avec un bracelet électronique.

Il avait été interpellé puis placé sous mandat d'arrêt début décembre, à la suite d'une série de perquisitions à Bruxelles, lors desquelles des sommes importantes d'argent liquide avaient été découvertes, chez Antonio Panzeri mais aussi au domicile d'une vice-présidente du Parlement européen, la Grecque Eva Kaili, et de son mari, Francesco Giorgi, lui-même assistant parlementaire européen.

Organisation de corruption

Selon les explications fournies par la suite aux enquêteurs par Antonio Panzeri et Francesco Giorgi, il est question d'argent cash et de cadeaux venant du Qatar, du Maroc et de la Mauritanie, destinés à influencer les prises de parole et positions au sujet de ces pays au sein du Parlement européen. L'ex-eurodéputé ne siège plus dans l'hémicycle depuis 2019 mais y était resté une figure influente en coulisses, et intervenait également via son association, «Fight Impunity».

Le duo Panzeri-Giorgi semble avoir été au centre de cette organisation de corruption et d'ingérence présumées dans la politique européenne de la part d'États tiers. Le «repenti» a affirmé qu'ils avaient reçu au moins 2,6 millions d'euros au total de ces trois États, dont une partie aurait été redistribuée à des eurodéputés ou assistants parlementaires entre 2018 et 2022, selon des rapports d'audition parvenus à plusieurs médias, dont le journal Le Soir.

 

 

Antonio Panzeri nomme plusieurs eurodéputés dont il affirme qu'ils ont bénéficié de ces pots-de-vin et cadeaux, dont Eva Kaili et le Belge Marc Tarabella.  Ce dernier, qui réfute ces accusations et clame son innocence, a été inculpé et placé sous mandat d'arrêt le 11 février dernier. Il est toujours emprisonné, de même qu'Eva Kaili. Francesco Giorgi bénéficie, quant à lui, depuis fin février du régime de la surveillance électronique.

 

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