
39 menhirs détruits à Carnac pour construire un Mr. Bricolage: la France consternée

Mr. Bricolage a commis l'irréparable. En voulant construire un de ses magasins à Carnac, en Bretagne, l'enseigne a rasé un des ensembles de menhirs "les plus anciens de France", comme le qualifie une source du Monde. Ils dataient de 5480-5320 avant notre ère, mais il n'en reste plus que des poussières. C'est ce qu'a fait savoir un archéologue amateur, Christian Obeltz, qui a donné l'alerte sur un article de blog depuis relayé par toute la presse française. Interrogés, les responsables de cette destruction se défendent, alors que la polémique a pris une dimension nationale.
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Un projet d'abord refusé avant d'être approuvé
Cela fait longtemps que Mr. Bricolage lorgne sur le terrain en question. Déjà en 2015, la mairie de Carnac avait retoqué sa demande de permis de construire, un diagnostic archéologique ayant identifié un "alignement mégalithique inédit" à cet endroit. Pourtant, cela ne semble pas avoir découragé l'enseigne qui a fait une nouvelle requête. Cette année, retournement de situation: la commune finit par donner son accord. "La destruction des 39 menhirs du chemin de Montauban, c'est totalement illégal", s'indigne Christian Obeltz. Une décision d'autant plus étonnante que le maire, Olivier Lepick, est également président de l’association Paysages de mégalithes, liée à l'inscription du site de Carnac sur la liste indicative de l'Unesco.
Comment un tel cafouillage a-t-il été rendu possible? Contacté par le quotidien Ouest-France, l'édile assure qu'il ne savait pas que la zone était référencée. "Nous avons respecté scrupuleusement la législation", indique-t-il avant de renvoyer la patate chaude à la Direction régionale des affaires culturelles (Drac). Dans un communiqué, la DRAC a fait valoir que le projet de construction concernait un terrain qualifié de "zone d'activité" et qui "n’est par ailleurs pas répertorié parmi les zones de présomption archéologique". "Du fait du caractère encore incertain et dans tous les cas non majeur des vestiges tels que révélés par le diagnostic, l’atteinte à un site ayant une valeur archéologique n’est pas établie", se défend-elle. Quant au gérant du magasin en construction, il affirme à Ouest-France qu'il pensait devoir détruire un simple muret, pas un site archéologique, sans quoi il n'aurait "évidemment" rien entrepris. "Je ne connais pas les menhirs ; des murets, il (…) en existe partout", dit-il.
Les réseaux sociaux préfèrent en rire
Suite à cette déclaration de Mr. Bricolage, les réseaux sociaux sont entrés en ébullition. Comme à l'accoutumée dans ce genre de situation, des internautes se sont montrés particulièrement inventifs et ont tourné l'affaire en dérision. Certains se sont notamment concentrés sur cette comparaison entre des menhirs et des murets, en faisant le parallèle avec des produits vendus par l'enseigne.
Personne :
Le patron de Mr Bricolage quand il est en visite à Athènes : pic.twitter.com/mhyBeU9TLY
— Chap' (@ChapiiChapoo) June 7, 2023
D'autres ont trouvé une autre manière de s'attaquer à la réputation de Mr. Bricolage: créer des photomontages et de fausses déclarations ironiques affirmant que la chaîne de magasins serait sur le point de s'implanter sur plusieurs sites archéologiques. On peut ainsi voir le logo de la marque s'afficher en grand sur le Parthénon à Athènes. Parmi les autres lieux cités par les internautes, on trouve aussi Stonehenge en Angleterre ou encore l'île de Pâques au Chili.
🛑 LA FRANCE RAYONNE : l’enseigne française « Mr Bricolage » s’exporte à l’international. La société vient d’acquérir un terrain vague en Angleterre pour y installer un gigantesque magasin de bricolage : pic.twitter.com/ADidhaOfXJ
— Olivier Varlan (@VarlanOlivier) June 7, 2023
Extension de Mr Bricolage envisagée au Chili... pic.twitter.com/zE4JPuiMd3
— Kâplan (@KaplanBen_Fr) June 7, 2023