Ukraine: la destruction du barrage révèle des restes de 1940-1945, dont des crânes

La baisse du niveau d'eau du réservoir de Kakhovka a permis de mettre au jour des vestiges de l'une des plus grandes batailles de l'Histoire.

Débris recueillis au réservoir de Kakhovka
Une femme recueille les débris trouvés sur les rives asséchées du réservoir de Kakhovka, à Zaporijjia (Ukraine) le 10 juin 2023 ©BelgaImage

Depuis la destruction du barrage de Kakhovka le 6 juin dernier, des torrents se sont déversés dans la plaine de Kherson. Conséquence logique: en amont, le réservoir s'est grandement asséché. Ce dimanche, il était déjà passé de 17 à 11 mètres. Un changement spectaculaire en soi, mais la surprise ne s'arrête pas là. L'eau s'étant retirée, des vestiges du passé sont réapparus: des épaves, des voitures abandonnées mais aussi... des crânes, et pas qu'un! Certains sont dotés de casques et accompagnés d'armes. De toute évidence, il s'agissait de soldats. Or si l'Ukraine est aujourd'hui en guerre, elle n'avait plus connu ça depuis 40-45. Pour les experts mobilisés sur place, c'est loin d'être une coïncidence. D'autres éléments récoltés tous les jours sur les rives du réservoir tendent à confirmer toujours plus cette hypothèse qui raconte une page oubliée de l'Histoire.

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Les fantômes de 1943

Comme le raconte à l'agence Reuters Oleksandr Chechko, chef de l’équipe de déminage ukrainienne, de macabres restes ne cessent d'être récoltés dans la région. "Nous récupérons souvent des restes de roquettes S-300, des restes de roquettes Smerch, et après la baisse du niveau de l’eau, nous trouvons des munitions datant de la Seconde Guerre mondiale", explique-t-il.

Le Guardian précise pour sa part que les crânes retrouvés dans la vase pourraient être ceux des soldats qui ont combattu lors de la bataille du Dniepr, en 1943. Il s'agissait d'une des plus grandes opérations militaires de l'Histoire, avec près de 1,1 million de combattants côté nazi et 2,6 millions côté soviétique. Cet affrontement aurait fait au total des dizaines voire des centaines de milliers de morts.

À l'époque, les combats les plus importants étaient centrés sur la ville de Nikopol. À l'heure actuelle, elle est détenue par les autorités ukrainiennes, au nord du réservoir. Cela facilite l'accès d'experts au site, et ainsi la récolte de ces précieux restes du passé. Ils ne peuvent toutefois pas voir ce qu'il en est de l'autre côté du lac artificiel, là où se trouve l'armée russe et la centrale nucléaire stratégique de Zaporijjia, surtout dans le contexte actuel de la contre-offensive ukrainienne.

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