Visas iraniens: pour Didier Reynders, "c’est un gâchis d’avoir invité ces responsables dans une période géopolitique compliquée"

Le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, était l’invité de Martin Buxant sur LN Radio ce vendredi matin

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Directement, Didier Reynders s’est exprimé sur le budget européen, que la Commission européenne souhaite augmenter. “Ça risque de coûter cher aux États membres mais aussi de montrer ce qu’il s’est passé ces dernières années : la pandémie, les investissements en matière de santé, la guerre en Ukraine”, a-t-il concédé, expliquant que l’UE devait faire des choix concernant ce dans quoi elle voulait investir : “Soutenir l’Ukraine et développer la compétitivité, cela va demander des moyens. Alors on a proposé une révision du budget, qui reste encore modérée car on ne veut pas asphyxier les États, mais on doit faire des choix et cela va être discuté avec le Conseil et les membres de l’UE […] On sait aider tout le monde, mais avec certaines limites”.

Quid du coût pour la Belgique ? “On est vite en milliards. Mais ça va dépendre de l’ambition de l’UE aussi”, a répondu Didier Reynders, qui considère que dans l’UE, “la Belgique est dans une situation équilibrée, voire même légèrement bénéficiaire”. C’est-à-dire que notre pays reçoit un peu plus que ce qu’il donne à l’Europe, “simplement parce qu’il y a la présence de l’Union à Bruxelles. Cela donne une plus-value”, a résumé le commissaire européen.

Comment gérer un élargissement de l’UE ?

L’Union européenne va-t-elle s’élargir, avec l’arrivée de l’Ukraine notamment ? Pour Didier Reynders, “l’Ukraine fait partie de la famille européenne, défend les mêmes valeurs”, donc elle pourrait intégrer l’UE. Cependant, “il va falloir faire des réformes en Ukraine pour s’adapter au projet européen, et d’un autre côté, cet élargissement ne peut avoir lieu que si on fait des réformes dans l’Union également”. Mais d’autres pays, comme ceux des Balkans, attendent aussi de faire partie des États membres. Comment cela se passerait-il si l’Union s’agrandissait de plusieurs pays ? “Il faudra travailler à l’avenir avec des vitesses différentes”, selon Didier Reynders, notamment avec une catégorie de pays qui ferait partie de l’UE, entrerait dans certaines politiques, “mais pas dans tout”.

L’ancien ministre des Affaires étrangères en Belgique a abordé la réforme des retraites de notre pays, attendue par l’UE. “Le plan de relance de l’Union impose des réformes. S’il n’y a pas de plan de réforme des retraites en Belgique, il n’y aura pas d’argent. Tant que le devoir n’est pas fait, il n’y aura pas de déboursement au niveau européen”, a-t-il déclaré.

Pour finir, Didier Reynders est revenu sur l’affaire de l’octroi d’un visa au maire de Téhéran (entre autres) et le rôle de Hadja Lahbib, qui occupe un poste que lui a occupé pendant huit ans. Il considère que cette affaire est “un gâchis” : “C’est un gâchis d’avoir invité, dans une période géopolitique compliquée, non seulement des responsables iraniens, mais aussi des Russes, en pleine agression russe de l’Ukraine”. Il a espéré que “toute la transparence soit faite” sur le dossier – misant sur les explications de la ministre en commission lundi -, et réagi à la question de savoir si la crédibilité de la Belgique était entachée au niveau européen avec ce qu’il se passe.

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