Poutine vs. Prigojine : combien de divisions importantes existe-t-il dans le camp russe ?

Malgré l’arrêt de la rébellion du chef de la milice Wagner, le président russe paraît affaibli et sur le point de perdre le contrôle du pays.

Poutine
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Evgueni Prigojine

L’origine de la défiance

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Le chef du groupe paramilitaire Wagner a accusé le ministre russe de la Défense d’avoir ordonné des tirs de missiles sur ses troupes en Ukraine et de tuer des civils. Il a en réaction revendiqué la prise de contrôle de la ville de Rostov-sur-le-Don, 1 million d’habitants, à proximité de la frontière. La ville abritait un QG de l’armée russe.

L’accord après la trahison

Un accord entre le chef de Wagner et Poutine a été trouvé grâce à la médiation du président biélorusse Alexandre Loukachenko. Prigojine échappe ainsi aux poursuites pénales, car il a cessé son opération militaire. Précisons que Prigojine n’est pas un héros anti-Poutine qui veut libérer le peuple russe et stopper la guerre en Ukraine. Il serait responsable de nombreux crimes.

Demi-tour, puis s’en va

Après une journée passée à menacer le Kremlin, ­Prigojine a finalement ordonné à ses troupes de “faire demi-tour” et de “rentrer dans les camps”. Le chef de Wagner devrait de son côté s’exiler en Biélorussie pour quelque temps même si depuis son départ du QG de Rostov, sa position n’a pas été confirmée.

Échec politique

Selon les experts de la Russie, Prigojine risque de s’éteindre politiquement à court terme après cette tentative de rébellion avortée. Il devrait néanmoins continuer la direction de Wagner à distance durant son exil doré.

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Vladimir Poutine

Des loyalistes aux rebelles

En Russie, Poutine a l’habitude de traiter avec des “loyalistes”. Depuis vendredi 23 juin, au Kremlin, on parle désormais de “rébellion armée”, voire de “tentative de coup d’État militaire”. On n’en est pas là, mais ­Prigojine a effectivement organisé une mutinerie avec ses 25.000 combattants avant de se raviser.

Président affaibli

L’épique insurrection a beau être terminée, elle marque un tournant en Russie. Le fait que le leader de Wagner s’en sorte sans condamnation est un mauvais signal pour un Poutine affaibli. La question plane: est-il encore en mesure d’assurer la sécurité intérieure? Pas sûr. D’autant que les Américains connaissaient les plans de Prigojine. Pas lui?

20 ans de relation

Les deux hommes se connaissent très bien, ayant partagé des ambitions militaires pendant deux décennies. Mais les tensions ne sont pas totalement retombées. Dans sa dernière prise de parole, Prigojine a évoqué une “marche de justice”. Rien ne dit à ce jour qu’il y a renoncé.

Divisions russes

Cette tentative de rébellion prouve que des divisions importantes existent dans le camp russe, peut-être même au sein du Kremlin. Pour calmer les esprits échaudés, selon certains experts, malgré l’accord, il se pourrait que Poutine n’en reste pas là et fasse de ­Prigojine un exemple, dans l’ombre.

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