
Maroc: plusieurs centaines de morts et de blessés dans un puissant séisme près de Marrakech

Le bilan provisoire du violent séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi est monté à 1.037 morts, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Le tremblement de terre a provoqué d'énormes dégâts et semé la panique à Marrakech, haut lieu du tourisme, et dans plusieurs autres villes.
La lecture de votre article continue ci-dessous
La panique à Marrakech
Le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) basé à Rabat a indiqué que le séisme était d'une magnitude de 7 degrés sur l'échelle de Richter et que son épicentre se situait dans la province d'Al-Haouz, au sud-ouest de la ville Marrakech, destination très prisée de touristes étrangers. "Selon un bilan provisoire, ce séisme a entraîné la mort de 296 personnes dans les provinces et communes d'Al-Haouz, Marrakech, Ouarzazate, Azilal, Chichaoua et Taroudant", a indiqué le ministère dans un communiqué. Selon la même source, 153 personnes ont été blessées et hospitalisées.
#Earthquake 78 km SW of #Marrakech (#Morocco) 7 min ago (local time 23:11:00). Colored dots represent local shaking & damage level reported by eyeswitnesses. Share your experience via:
📱https://t.co/bKBgMenA4F
🌐https://t.co/lZLiJgtzeF pic.twitter.com/BlWNl0mO8K— EMSC (@LastQuake) September 8, 2023
D'après les médias marocains, il s'agit du plus puissant séisme à frapper le royaume à ce jour. Selon des images reproduites par les médias et sur les réseaux sociaux et des témoins, le séisme a provoqué d'importants dégâts dans plusieurs villes. Des images ont montré une partie d'un minaret s'est effondrée sur la célèbre place Jemaa el-Fna, cœur battant de Marrakech, faisant deux blessés. Une correspondante de l'AFP a vu des centaines de personnes affluer sur cette place emblématique de la ville ocre pour y passer la nuit, de crainte de répliques. Certains étaient munis de couvertures, d'autres dormaient à même le sol.
"On se promenait à Jemaa el-Fna quand la terre a commencé à trembler, c'était vraiment sidérant comme sensation. Nous sommes sains et saufs mais je suis encore sous le choc. J'ai au moins 10 membres de ma famille qui sont morts à Ijoukak (commune rurale d'Al-Haouz, NDLR). J'ai du mal à y croire car il n'y a pas plus de deux jours j'étais avec eux", raconte à l'AFP Houda Outassaf, une habitante de la ville rencontrée sur la place.
Mimi Theobald, une touriste anglaise de 25 ans, s'apprêtait à prendre le dessert sur la terrasse d'un restaurant avec des amies "quand les tables ont commencé à trembler, les plats à voler, on a paniqué". "Après, on a essayé d'aller à notre hôtel pour récupérer nos bagages et passeports car notre vol était programmé demain mais c'était impossible car notre hôtel est situé dans la médina. Il y avait des débris de partout, ce n'était pas très safe. C'est la première fois qu'on assiste à un séisme. Quand l'adrénaline est retombée, on s'est rendu compte qu'on était très chanceuses d'être toujours en vie", ajoute-t-elle.
Outre Marrakech, la secousse a été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, semant la panique parmi la population. De nombreuses personnes sont sorties dans les rues de ces villes, craignant l'effondrement de leurs habitations, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux. Sur des photos et vidéos publiées par des internautes, on peut voir d'importants débris d'habitations dans les ruelles de la médina de Marrakech. Mais aussi des voitures écrasées par des pierres. Le centre régional de transfusion sanguine à Marrakech a appelé les habitants à se rendre samedi dans ses locaux pour donner leur sang pour les blessés. "On avait l'impression que c'était une rivière qui débordait violemment. Les cris et les pleurs étaient insoutenables", affirme un autre habitant de la ville, Fayssal Badour, 58 ans.
Le 24 février 2004, un séisme de 6,3 degrés sur l'échelle de Richter avait secoué la province d'Al Hoceima, 400 km au nord-est de Rabat, faisant 628 morts et provoquant d'importants dégâts matériels. Et le 29 février 1960, un tremblement de terre avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, et fait plus de 12.000 morts, soit un tiers de la population de la ville.
La Belgique et l'Europe se montrent solidaires
En réaction au séisme, le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a assuré que la Belgique "se tient aux côtés du Maroc". "Toutes nos pensées vont aux victimes et à leurs familles", a-t-il ajouté. De son côté, la ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, a également fait part de ses condoléances, assurant que "les liens qui unissent la Belgique et le Maroc se renforcent aussi dans les épreuves". "Nous sommes prêts à nous mobiliser", assure la ministre belge. La ministre du Climat, de l'Environnement, du Développement durable et du Green Deal, Zakia Khattabi, a aussi réagi sur X, exprimant sa "solidarité et profonde compassion pour le peuple marocain,particulièrement pour les familles endeuillées". Quant au ministre-président wallon, Elio Di Rupo, il a fait part de ses "pensées émues" pour le Maroc et adressé, "au nom de la Wallonie", toutes ses condoléances et "notre solidarité à la population marocaine".
Le chancelier allemand Olaf Scholz a adressé lui aussi un message de condoléances après ce tremblement de terre "dévastateur", évoquant des "nouvelles terribles en provenance du Maroc". "Nous sommes tous bouleversés après le terrible séisme au Maroc. La France se tient prête à aider aux premiers secours", écrit pour sa part sur X (ex-Twitter) le président français Emmanuel Macron. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a également présenté ses condoléances aux familles endeuillées par la "tragédie". "Toute ma solidarité et tout mon soutien au peuple du Maroc après ce terrible tremblement de terre", a écrit M. Sanchez sur X. "L'Espagne est aux côtés des victimes de cette tragédie et de leurs familles", a-t-il ajouté.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est "de tout cœur avec le peuple marocain", a-t-elle fait savoir samedi matin. "Mes pensées vont aux familles des victimes, aux blessés à qui je souhaite un rétablissement rapide, et aux premiers secours qui font un travail admirable", ajoute-t-elle dans un message publié en français. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a pour sa part assuré que l'Union européenne "se tient prête à aider le Maroc dans ces moments difficiles". "Mes pensées sont avec ceux qui ont été touchés par cette tragédie et avec les secouristes impliqués dans les opérations de recherche", ajoute l'ancien Premier ministre belge.