Joe Jonas misogyne? La campagne anti-Sophie Turner se retourne contre lui

Sur les réseaux sociaux anglo-saxons, il était difficile d'éviter ces derniers temps l'annonce du divorce entre Joe Jonas et Sophie Turner. Il faut dire que les sites de potins sur les stars ont mitraillé sur le sujet, dont certains paraissaient - étrangement - très bien renseignés. En un temps record, TMZ a enchaîné les articles dépeignant l'actrice comme une "mauvaise mère", là où le chanteur serait un "papa poule" à la maison. Une cadence trop suspecte pour la presse américaine, qui dénonce massivement une entreprise de "Turner-bashing" mise au point par l'équipe de Joe Jonas. Une stratégie qualifiée tantôt de "sexiste", tantôt de "misogyne", et qui réveille le spectre masculiniste de l'affaire Depp-Heard.

Les tabloïds contre Sophie Turner

En épluchant les pages de TMZ, il est facile de voir qui est le favori du site détenu par la Fox Corporation. Presque systématiquement, c'est Joe Jonas qui a le beau rôle et Sophie Turner le mauvais. "Elle aime faire la fête, il aime rester à la maison", écrit par exemple le média. Dans un autre article, le chanteur apparaît en "mode papa" en prenant le petit-déjeuner avec ses filles. Puis on découvre que la caméra annulaire de Joe Jonas aurait surpris "Sophie en train de dire et/ou de faire quelque chose qui lui a fait comprendre que le mariage était terminé".

Résultat: sur le Google américain, la recherche "bad mom" (mauvaise mère) renvoie maintenant vers Sophie Turner. "Au cours des derniers jours, l'équipe de relations publiques de Jonas a probablement travaillé à plein régime pour semer des graines dans les médias accusant Turner d'être une mauvaise mère, sans qu'il puisse être vu l'accusant activement d'en être une", analyse Rolling Stone. Mais ce qui choque encore plus le magazine, c'est qu'il "est rare de voir des médias être aussi explicites dans leur parti pris contre les mères qui travaillent, ou leur insistance à décrire Turner comme défaillante sur le plan maternel".

"L’Amérique adore punir les 'mauvaises mères'"

Rolling Stone n'est pas le seul à tiquer. CNN, Vogue, Marie-Claire, Jezebel, le Guardian, etc. De plus en plus de médias anglo-saxons dénoncent ce qui a tout l'air d'être un coup monté misogyne. Les photos de la jeune mère de 27 ans s'amusant dans un bar au Royaume-Uni quelques jours avant le divorce? Une simple soirée avec ses collègues de travail afin de célébrer la fin d'un tournage (ce qui a d'ailleurs amené le gérant du bar à prendre la parole pour dénoncer la version des tabloïds). Les autres accusations sur la prétendue différence de parentalité entre les deux stars? Une succession de déclarations attribuées à des sources anonymes, bizarrement toujours à quelques médias avides de potins.

"Internet semble déterminé à dépeindre Turner comme le pécheresse et Jonas comme le saint. Ce récit doit cesser. C’est misogyne, c’est fatiguant et il n’y a pas de place pour ça en 2023", s'exclame le magazine Marie-Claire. "Cela témoigne d’attentes sociétales vieilles de plusieurs siècles selon lesquelles les femmes placent l’éducation, leurs hommes et leurs enfants avant leurs propres besoins", analyse de son côté Vogue.

"L’Amérique adore punir les 'mauvaises mères'", constate CNN, tout en rappelant comment l'actrice avait confié son mal-être du fait d'être aux USA, loin de sa famille et de ses amis restés en Angleterre. "Comme le démontre la couverture médiatique autour de Turner, tout ce qu’une femme doit faire pour être qualifiée de mauvaise mère, c’est d’être photographiée en train de boire un verre de vin", déplore le Guardian.

"Pourquoi tout cela est-il important? À bien des égards, les célébrités nous aident à identifier et à définir nos expériences et à clarifier nos propres anxiétés. Nous regardons comment le monde réagit à leur vie. Et dans ce cas particulier, nous cherchons à voir comment notre culture traite les femmes qui sont implicitement ou jugées comme de 'mauvaises mères'", note l'écrivaine et critique de la sphère médiatique Patricia Grisafi.

"Il est profondément inquiétant qu'en 2023, les médias – et, par extension, probablement l'équipe de Jonas – aient pris la décision calculée de capitaliser sur des décennies de rhétorique de droite intimidant les femmes qui font un effort concerté pour concilier travail et famille", conclut pour sa part Rolling Stone.

Les pro-Turner ripostent

Face à ce qui semble donc être une campagne de diffamation anti-Turner, quelques voix se sont aussi élevées sur les réseaux sociaux. Les messages dénonçant Joe Jonas ont tendance à se multiplier, souvent en ayant recours à l'ironie. "Sophie Turner 'ne réapprovisionnait jamais les piles et les stylos', selon une source TMZ", plaisante une utilisatrice de X (ex-Twitter). "Joe Jonas en avait marre que Sophie Turner place les tasses sur l’étagère du haut, hors de sa portée, selon TMZ", écrit un autre.

 

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Finalement, ce week-end, TMZ a fini par écrire un article plus modéré, où il s'avèrerait que Joe Jonas a poussé Sophie Turner à assister à des événements alors qu'elle venait d'accoucher et qu'elle voulait surtout se reposer. Une note discordante qui n'a pas empêché le même média à continuer de publier d'autres papiers toujours à l'avantage du chanteur.

Sophie Turner a quant à elle publié sur Instagram une déclaration conjointe avec son ex-mari. "Après quatre années de mariage merveilleuses, nous avons décidé conjointement de mettre fin à notre mariage, à l’amiable", écrit-elle. "De nombreuses spéculations existent sur les raisons, mais il s’agit en réalité d’une décision commune et nous espérons sincèrement que tout le monde respectera nos souhaits de confidentialité pour nous et nos enfants".

 

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