
Dernier discours sur l'État de l'Union pour Ursula von der Leyen, la migration et le Green Deal attendus au tournant

On s'attend à ce que la cheffe de l'exécutif européen appelle à l'approbation du Pacte sur la migration et l'asile, ainsi qu'à de nouveaux accords avec des pays tiers, sur le modèle de celui, déjà controversé, passé cet été avec la Tunisie.
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Mardi, cet accord a suscité beaucoup de critiques dans l'hémicycle, mais la famille politique de Mme Von der Leyen, le Parti populaire européen (PPE) de Manfred Weber, a plaidé sa mise en œuvre pleine et correcte, et la conclusion d'autres accords de ce type avec les pays tiers.
Défendre le PPE une dernière fois
À bonne source, on assurait mardi qu'Ursula von der Leyen restait alignée sur "son" PPE. "Elle dira que le Pacte migratoire doit être approuvé, et que d'autres partenariats sont nécessaires, sur le modèle tunisien. La migration constituera dans les prochains mois l'un des thèmes les plus importants. Il ne peut, d'un point de vue politique, qu'être abordé à travers la coopération des uns et des autres". Des accords avec d'autres pays du Maghreb et du Proche-Orient sont dans le viseur de la Commission.
Le cadre budgétaire et l'intelligence artificielle devraient aussi trouver leur place dans le discours de la présidente de l'exécutif. Tout comme le soutien à l'Ukraine et les actions de l'exécutif européen en réponse à l'invasion du pays par la Russie, notamment les efforts pour réduire la dépendance de l'UE à l'égard des combustibles fossiles russes.
Les initiatives NextGenerationEU et RePowerEU feront certainement partie des avancées brandies par l'Allemande. Elles visent à pallier les conséquences économiques et sociales de la pandémie de Covid-19 depuis 2020 et à accélérer la mise en œuvre du Pacte Vert européen.
Pacte vert et élargissement de l'UE en ligne de mire
Pacte vert, compétitivité de l'industrie européenne, biodiversité, agriculture et relations avec la Chine seront aussi abordés. Les prochains mois seront aussi marqués par la question de l'élargissement. Les dossiers des pays candidats à l'adhésion dans l'UE doivent être examinés à la fin de l'année.
L'Ukraine et la Moldavie font partie des pays candidats. La décision d'ouvrir les négociations avec elles pourrait être sur la table avant la fin de l'année. Le président du Conseil européen, le Belge Charles Michel, avait déclaré fin août que l'UE devait être prête d'ici 2030 à un élargissement, dans un appel du pied aux États membres à entamer les réformes nécessaires afin de rendre l'Union "enlargement-proof" (parée à absorber de nouveaux membres, NDLR).
Quels seront les objectifs de l'UE dans une configuration à 27+; comment les décisions seront-elles prises; et comment l'UE sera-t-elle financée? L'Union et ses États membres ont du pain sur la planche. Mais la Commission ne veut pas se laisser enfermer dans des échéances: "la crédibilité de l'UE est en jeu, donc il convient de respecter la procédure", rappelait une source mardi. "Nos rapports (sur l'élargissement) seront aussi techniques que possible. Mais bien sûr, les États membres peuvent toujours prendre des décisions politiques.
Nous, nous ne voulons en tout cas pas être accusés de politiser l'élargissement de l'UE". À neuf mois des élections, qui auront lieu le 9 juin 2024, la prise de parole d'Ursula von der Leyen pourrait avoir des teintes électorales, même si elle-même n'a pas levé le voile sur sa volonté ou non de rempiler pour un mandat supplémentaire à la tête de la Commission européenne.
Celle qui avait été désignée comme "joker" après les élections de 2019 serait aujourd'hui plébiscitée par de nombreux États membres, selon une source diplomatique.