

Comme tout le monde, je me suis demandé: mais qu’est-ce qu’il a, ce Georges? L’autre jeudi, il accepte le plan d’aide Europe/FMI anti-dette grecque, en échange d’une solide cure pour la moussaka budgétaire. Quatre jours plus tard, en pleine nuit d’Halloween, pirouette et double axel: il annonce un référendum sur la chose.
Papandréou comptait poser aux Grecs une question ma foi assez démocratique: vous qui vivez déjà avec un salaire de 500 euros et des rawettes, est-ce que vous êtes d’accord de devenir vraiment très pauvres avec un salaire de 300 boules grand max, et ce pour les quinze années à venir?
Fallait pas: le couple Merkozy vire marteau, les Bourses piquent une crise d’épilepsie, la zone euro est en délire post-traumatique, la Grèce est quasi faillite, et l’Europe et le monde et la Galaxie aussi…
Et puis hop, vendredi, le beau Georges à moustache nous fait une contre-pirouette en triple lutz: plus de référendum! "Bouh! On vous a bien eus! Fallait pas avoir peur! Maintenant que j’ai été convoqué au G20 pour causer avec la mère Angèle, le petit Nico et la grande Duduche du FMI, bien sûr que les Grecs vont se nourrir en bouffant les cailloux du Péloponnèse! Avec grand plaisir! En plus, ha ha, on n’a pas le choix. D’ailleurs, une crotte de pays comme le mien ne peut pas foutre ce beau système financier mondial sur sa caisse. On l’aime trop. Bon allez, sur ce, moi je démissionne… On se fait un sirtaki pour fêter ça?"
Non, Georges, c’était déjà très bien comme ça. Mais attention, ça ne veut pas dire que tu remportes le "Bouh d’Or!" 2011 de la méga-pétoche mondiale. L’année n’est pas finie et tu as quand même un très gros concurrent: Silvio. Lui, quand il manie la crétinerie irresponsable, il ne fait pas semblant. Et donc ce type me fiche vraiment la trouille.
Physiquement, d’abord. Pas quand il fanfaronne avec son sourire de DSK devant une soubrette: là, avec ses peaux trop tendues, son maquillage de gare du Nord et ses cheveux en plastique, ça fait juste vieux vicelard pathétique. Mais quand il fait sa tête après avoir morflé au G20, on est dans Le retour de la momie 4 pour du vrai. Et le pire, c’est quand il parle. La crise budgétaire italienne? "Elle n’est pas si grave puisque les restaurants sont pleins!" Ça, c’est vraiment flippant. Parce qu’une Italie en faillite, c’est autre chose que la Grèce, question dégâts collatéraux à effets domino. Or, le Guignolo sauce milanaise ne démissionnera pas. Pour qu’il décampe, il faudra probablement demander à la CIA de l’exiler sur Uranus. Donc tu vois, Georges, ce n’est pas gagné. Je dois d’ailleurs te signaler un concurrent de dernière minute.
Un gars de chez nous (enfin presque): Jan Jambon, qui est chef de groupe N-VA à la Chambre. Figure-toi que dimanche à la télé, estimant que "les négociations fédérales sont bloquées" et que "Elio Di Rupo ne s'en sort pas", il a proposé un truc: que la N-VA revienne à la table des négociations et que donc "on reparte d'une feuille blanche"! Je sens la panique me gagner.