Richard Ruben: "Oh non, on ne va pas faire un truc œdipien"

En tournée avec Peur de rien, il publie aussi un livre d’aphorismes. Tac au Tac avec l'humoriste bruxellois.

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Vous publiez Je vous ai apporté mes bons mots, un livre d’aphorismes. On se dit que Bruno Coppens et Woody Allen ont du souci à se faire...

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(Rire.) En tout cas, pour moi, mes spectacles et mes livres sont de terriblement bonnes thérapies, je le reconnais. Depuis un an, il se passe quelque chose sur scène qui est de l’ordre du lâcher prise...

Ils vous viennent comment, ces aphorismes? Comme des éclairs? Des fulgurences? Ils vous traversent?

Ils me viennent mieux quand je cours. A chaque retour de jogging, j’en ai deux.

Le jogging vous stimule...

Ça me stimule, oui, et ça m’exalte. Je suis quelqu’un qui est très vite exalté... Là, je vous parle, et je suis très excité... Je suis moins blasé qu’il y a dix ou quinze ans...

Vous avez gardé de la fraîcheur...

Je l’ai retrouvée en tout cas. Je ne me rendais pas compte que je l’avais perdue... La crise a ceci de bon qu’elle m’a obligé à réfléchir à ce dont j’avais envie. J’ai fait ma crise de la quarantaine en même temps que la crise bancaire...

Crise existentielle et crise économique, ça fait beaucoup en même temps, mais ça peut se rejoindre... Savez-vous qui vous êtes aujourd’hui?

J’ai 46 ans, je commence à savoir qui je suis, ça va mieux - même si je ne me suis jamais senti mal - mais c’est mieux aujourd’hui. Je suis résigné. Je me dis que les gens qui font des dépressions, ça ne sert à rien. On vit dans un monde où ça n’a pas été prévu, donc... on se fait du tort et on perd du temps. Personnellement, j’ai un système d’autorégulation.

La première partie de votre livre est consacrée aux femmes, au sexe et à l’amour. Ça sent le vécu, comme on dit...

J’ai voulu être comme je suis et appeler un chat un chat. Je n’ai pas voulu être angélique en prétendant que l’homme n’est pas macho et j’ai voulu rendre hommage à la femme. Quand je dis "L’homme ne tombe pas amoureux, il a juste la chance d’être tombé sur une maligne qui sait l’écouter", je veux dire que nous, les hommes, on croit qu’on choisit, alors que les femmes son plus malignes que nous... Il y a des choses plus dures aussi qui m’ont inspiré cette phrase: "Le plus dur dans une séparation, ce n’est pas de charger le camion avec les meubles, mais de décrocher les tableaux au mur".

Vous avez mal vécu la séparation avec votre femme?

Non, je profite de tout ce qui m’arrive pour l’utiliser - soyons honnête...

Mais on a presque pitié de vous...

(Rire.) J’essaie d’être objectif, tout le monde a vécu ce genre de choses, mais je m’entends très bien avec la mère de mes enfants, il n’y a pas de problème... Ma vie privée se confond avec mes spectacles... Je mouille ma chemise...

Ça vous plairait de jouer dans des films ou des téléfilms?

Oui, beaucoup. J’ai déjà écrit la première mouture de mon projet de film...

Ça s’appelle comment et ça raconte quoi?

Ah non, ça, je ne peux pas vous le dire...

Vous remerciez plein de gens à la fin de votre livre et notamment Simone, votre maman. Pourquoi elle n’est pas comme les autres, votre maman?

Parce qu’elle a une douce folie. Elle est née à San Salvador. Gamine, elle a été accordéoniste et elle imitait tous les gens de sa famille. Et quand j’ai commencé dans ce métier, j’avais déjà été initié par ma mère...

Simone est-elle première femme de votre vie?

Oh non, on ne va pas faire un truc œdipien!

Non, je vous pose une question et vous répondez...

Non, mais bon, on n’a qu’une mère.

PEUR DE RIEN, le 26/3 à Namur, le 1/5 à Bierges.

JE VOUS AI APPORTÉ MES BONS MOTS, Editions Lamiroy, 112 p.

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