
Tous pourris, sauf Nananne…

Et Dominique Strauss-Kahn est un grand homme: ex-futur président socialiste de la République française, ex-patron (un peu moins socialiste) du FMI, donc respect. Evidemment, cette histoire de panpan cucul dans un hôtel de New York a tout envoyé en l’air (si je puis me permettre). Il n’empêche, lorsqu’un brillant homme émet une opinion qui vous concerne, on écoute: les journalistes, "c’est vraiment des pourris, tous".
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Une sentence extraite d’une discussion au téléphone avec son successeur à la mairie de Sarcelles, François Pupponi, étant entendu que ledit téléphone avait été mis sur écoute par la police, le susnommé Pupponi étant (lui aussi) en délicatesse avec la justice. Mais soit.
Pourquoi le grand DSK tient-il de si délicats propos à notre encontre, chers confrères? Parce que ce brillant homme nous lance une invitation à nous questionner sur notre rôle. A quoi bon, en effet, enquêter de la sorte sur les penchants d’un viril gentleman?
Pourquoi un (ex-futur) président de la 6e puissance mondiale ne pourrait-il réduire la femme à un rôle d’astiqueuse de son admirable tich? Pourquoi d’ailleurs, comme dans l’affaire du Carlton de Lille, ne pourrait-il se rendre complice d’un chouette petit réseau de proxénétisme? Et refuser de se faire payer les services de péripatéticiennes par une bande de généreux entrepreneurs en bâtiments publics qui, bien entendu, n’exigeront jamais rien en échange de ces menus services d’hygiène corporelle?
Bref, chers amis et néanmoins confrères: ne rendons-nous pas le monde plus laid qu’il n’est réellement? C’est comme en Syrie: deux pourris de journalistes sont encore morts sous le feu de Bachar el-Assad. Ah ça, quand on va chercher le mal partout, faut pas s’étonner, après! Hein oui, Dodo?
Heureusement pour l’honneur de la profession, il y a Anne Sinclair. Malgré qu’elle soit l’épouse de Dominique-nique-nique et que son Dodo chéri soit quand même un brin dans l’actu, Nananne vient d’accepter le poste de directrice française du plus gros site mondial d’infos sur Internet, le "Huffington Post".
Ça, c’est de la journaliste pas pourrie! Parce que elle, au moins, elle va enquêter sérieux. Et, par exemple, pouvoir directement vérifier auprès de son Dodo d’amour si ce que l’avocate de DSK a signalé est vrai: son client ignorait que toutes les dames qui le rejoignaient dans des hôtels de Paris ou de Washington étaient des prostituées.
Peut-être que, finalement, des bataillons de femmes entièrement bénévoles sont simplement raides dingues de son Dodo. Et que donc, par la magie d’une espèce de fluide hypnotique, elles se dirigeaient toutes vers le Carlton de Lille: "Dites, z’auriez pas vu DSK? J’ai trop envie de me le faire".
Et, très professionnelle, la direction de l’hôtel (inculpée pour proxénétisme) répondait: "Mais très certainement, Madame. Il est à Washington. Voici un billet d’avion pour le rejoindre. C’est offert par la maison!" Et donc Nananne va probablement découvrir que son grand homme n’avait finalement qu’un seul souci: donner du plaisir et du rêve à toutes ces dames. Gratuitement. Il faisait du social, en quelque sorte.