Voyages non-essentiels interdits: tout ce qu’il faut savoir

Dès mercredi, il sera interdit de sortir de Belgique. Voici ce que cela implique pour tous ceux qui voudraient quand même traverser la frontière.

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Résumer le comité de concertation n’a jamais été aussi facile: une seule mesure a été prise mais elle est forte. Du 27 janvier au 1er mars 2021, tout voyage considéré comme non-essentiel est prohibé, quel que soit le mode de transport. Adieu donc l’espoir de skier pendant les vacances de Carnaval ou de profiter du soleil de Dubaï ! Le gouvernement a prévu une série de dispositions pour appliquer cette interdiction, mais aussi des exceptions pour permettre certains passages à l’étranger, notamment pour les frontaliers.

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Toute une série d’exceptions à la règle

Concrètement, dès mercredi prochain, tout passage de la frontière doit être dûment justifié avec une déclaration sur l’honneur (disponible dès mercredi sur le site du Ministère de l’Intérieur) qui doit être ajoutée au formulaire de base pour les voyages, le «Passenger Locator Form» (PLF). Dans ces documents, il faudra satisfaire à un des motifs suivants pour se rendre à l’étranger.

Sans surprise, il y a les voyages professionnels et ceux liés aux études (échange scolaire ou universitaire, stage, déplacement des chercheurs, école dans un autre pays). Sont également acceptées les raisons familiales impérieuses (regroupement familial, visite à un conjoint ou partenaire habitant ailleurs, coparentalité, mariages et funérailles de proches), les raisons de santé (déplacement médical ou vétérinaire, assistance à une personne dans le besoin, visite à un proche en soins palliatifs). Dernière exception: le cas des frontaliers. «Concrètement, si la boulangerie la plus proche se trouve en France, il est possible de s’y rendre. Ce motif ne peut donc être invoqué que par ceux qui habitent à proximité immédiate de la frontière, pas par ceux qui seraient par exemple à 20 kilomètres de celle-ci», nous explique la porte-parole du Ministère de l’Intérieur, Marie Verbeke.

La difficulté de contrôler la frontière

Le grand défi à partir de mercredi, cela va être de s’assurer que cette interdiction soit bien suivie. La ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden a précisé hier que cette tâche n’incombera qu’à la police belge, et pas aux forces de l’ordre des autres pays. Dès ce samedi, elle mettra au point son plan d’action pour être prête à agir à partir du 27 janvier.

Dans les gares et les aéroports, appliquer cette mesure devrait être plus facile. Le problème se pose de manière plus aigüe pour les voies terrestres. Le gouvernement dit vouloir contrôler un maximum, mais rendre totalement imperméable la frontière s’avère de facto impossible dû au manque d’effectifs pour être présent sur toutes les routes.

Même lorsqu’un automobiliste est contrôlé, s’assurer de la légalité du déplacement s’annonce parfois compliqué. Comment par exemple s’assurer que cette personne ne mente pas dans sa déclaration en prétextant un voyage essentiel alors qu’elle veut partir en vacances? Du côté du ministère, on fait confiance aux capacités des effectifs de police pour mener au mieux cette mission mais on reconnaît aussi la difficulté de la tâche: «on compte aussi sur la responsabilité de la population. On ne pourra jamais tout contrôler à 100%, c’est certain. Mais si une personne a son coffre rempli de bagages par exemple, cela ne passera pas».

Garder le contrôle de la situation sanitaire

Le gouvernement a également précisé ce qui se passera lors du retour de l’étranger. Dès mercredi, tout voyage essentiel de plus de 48 heures entraînera une obligation de quarantaine de 10 jours et de test PCR les premier et septième jours après l’entrée en Belgique. La règle est encore plus simple pour les voyageurs en provenance de zones où circule grandement des variants du coronavirus, à savoir le Royaume-Uni, l’Afrique du Sud et l’Amérique du Sud. Pour eux, les contraintes citées ci-dessus sont obligatoires quel que soit la durée du séjour. Quant aux non-Belges qui se rendent en Belgique, ils doivent avoir un test négatif préalable au départ et en refaire un à l’arrivée (soit PCR, soit antigénique rapide). Pour tous les contrevenants à ces mesures, des sanctions comme des amendes sont prévues, sans précisions à ce propos pour l’instant.

Toutes ces règles sont destinées à remplir un double objectif : empêcher le plus possible l’entrée des variants du coronavirus en Belgique et garder les chiffres de contaminations stables voire à la baisse. Le danger des variants est d’autant plus préoccupant qu’hier, le Premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré que le variant circulant au Royaume-Uni pourrait être non seulement plus contagieux mais aussi plus létal (de l’ordre de 30% à 40%).

Sciensano a également remarqué que les voyageurs revenaient plus souvent malades après un séjour dans certains pays. C’est particulièrement le cas de ceux ayant séjourné en Roumanie (avec un taux de positivité au retour de 10,9%) et aux Émirats-Arabes-Unis (7,0%), au contraire des voyageurs s’étant rendus en Italie (1,3%), en Suisse (1,6%) et en Allemagne (1,8%). Les voyageurs les plus nombreux provenaient de pays où ce taux était entre ces deux extrêmes : la France (taux de positivité de 2,0%), l’Espagne (3,1%) et la Pologne (4,3%).

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