Comment accélérer la campagne de vaccination en Belgique ?

Après des couacs à répétition, un changement de cap s'impose pour la stratégie de vaccination. Plusieurs pistes d'accélération sont sur la table.

La stratégie vaccinale doit évoluer en Belgique. - BELGA

Soucis informatiques, centres déserts ou toujours fermés… La campagne de vaccination est chaotique. Elle est pourtant considérée par les autorités sanitaires et politiques comme la porte de sortie de la crise que nous vivons depuis près d'un an. « Il y a des couacs dans le système qui doivent être résolus et on y travaille », a reconnu dimanche le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, invité du journal de RTL-TVI. Il se réunira ce mercredi avec ses homologues régionaux pour établir un nouveau plan. « Je veux vraiment un reset de la campagne », a-t-il souligné.

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Le socialiste flamand a dès lors adressé trois questions au Conseil supérieur de la Santé, et plus précisément au groupe d’experts spécialisés en vaccins. Trois pistes qui pourraient donner un coup de pouce à la campagne de vaccination.

AstraZeneca pour tous

La première des questions porte sur la possibilité d'administrer le vaccin AstraZeneca aux plus de 55 ans, comme cela se fait déjà dans d'autres pays. Jusqu'ici, la Belgique avait décidé d'éviter « provisoirement » cette tranche d'âge, dans l'attente de données complémentaires. Une décision qui a suscité la méfiance de la population, même si l'Agence européenne des médicaments avait, elle, approuvé son utilisation pour les plus de 18 ans et sans limite d'âge, dans l'Union européenne.

Aujourd'hui, une vaste étude écossaise est venue reconsidérer cette position. Celle-ci démontre en effet une efficacité très importante de ce vaccin chez les plus âgés. En analysant les données hebdomadaires de vaccination, d’admissions à l’hôpital, de tests et de décès, les scientifiques ont pu établir que, quatre semaines après avoir reçu leur première injection, le nombre de formes sévères d’infections a baissé de 94 % chez les bénéficiaires du traitement AstraZeneca, toutes tranches d’âge confondues. Pour les populations les plus à risque, soit les plus de 80 ans, le risque d’hospitalisation baisse de 81 % en moyenne. Des résultats encourageants. « Si nous pouvons administrer l’AstraZeneca à tout le monde, notre campagne de vaccination pourra être plus simple et plus directe », a déclaré Frank Vandenbroucke sur le plateau de la VRT.  

Frank Vandenbroucke

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Doses espacées, voire dose unique ?

Le deuxième point concerne le vaccin Pfizer. Pour le moment, la Belgique suit à la lettre les recommandations de la firme pharmaceutique, qui prescrit une deuxième dose de son sérum 21 jours après la première injection. Mais Frank Vandenbroucke espère pouvoir doubler ce laps de temps entre les deux piqûres, sans aucun risque, afin de vacciner plus de personnes et plus vite.

Enfin, le Conseil supérieur de la Santé devra déterminer si une seule dose de vaccin peut suffire. La question lui a déjà été posée pour les personnes ayant fait le Covid, après l'avis favorable des autorités sanitaires françaises. Sur ce point, le CSS avait pourtant recommandé de s'en tenir à deux doses pour une meilleure protection contre les variants. Ce qui laisse peu d'espoir pour cette piste, à l'heure où la vaccination n'est pas encore accessible au grand public.

Pas plus loin

Les avis du Conseil supérieur de la Santé sont attendus ce lundi soir. Une réunion interministérielle se tiendra ensuite mercredi pour décider de les appliquer, ou non. On peut toutefois regretter que la remise en question de la stratégie vaccinale ne se limite qu'à ces trois points, fermant ainsi la porte à toute une série d'options, comme l'implication des médecins généralistes ou un changement dans le calendrier.

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