
Les vacances de Pâques passent à la trappe

Les Belges peuvent oublier (pour l'instant) les vacances de Pâques au soleil ou à la montagne. Lors du dernier Comité de concertation, le Premier ministre Alexander De Croo a annoncé la prolongation de l'interdiction des voyages non-essentiels. « Nous estimons que c'est une mesure nécessaire pour atténuer la propagation du virus », a-t-il justifié. Jusqu'au 18 avril - soit le dernier jour des vacances de printemps -, il sera donc interdit de quitter le pays sauf pour des raisons professionnelles ou familiales impérieuses.
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Il reste toutefois un dernier espoir, celui d'une réévaluation de la mesure lors du prochain Comité de concertation du 26 mars. Le gouvernement fédéral et les responsables régionaux pourraient ainsi décider de lever cette interdiction avant le 18 avril. Mais les vacances de Pâques débutant cette année le samedi 3 avril, bonne chance à celles et ceux qui souhaiteraient organiser un voyage en (very) last minute.
Secteur choqué
La décision du Comité de concertation ne plaît évidemment pas au secteur du tourisme. La secrétaire générale de l'Union professionnelle des agences de voyages (Upav) Anne-Sophie Snyers est d'ailleurs sous le choc. « Je n'osais même pas imaginer qu’ils repousseraient encore l'ouverture des frontières après les vacances de Pâques », a-t-elle confié à l'agence Belga. Et cette fois, « on ne nous présente aucun argument probant pour justifier ce nouveau report. »
Face à des réservations affichant 1% au premier trimestre - contre 36% habituellement -, le secteur ne cache pas son inquiétude. À cela s'ajoute la problématique des bons à valoir, délivrés lors du premier confinement, qui, un an plus tard, arrivent à échéance. Pas de panique pour les citoyens, mais pour le secteur, cela signifie qu'ils vont devoir rembourser ces bons expirés. Or, « nous n'en avons pas les moyens », assène la secrétaire générale de l'Upav.
Dans le collimateur de l'Europe
Ce report peut paraître étonnant dans un contexte où l'interdiction des voyages non-essentiels est fortement critiquée par la Commission européenne. Entrée en vigueur le 27 janvier dernier et annoncée initialement jusqu'au 1er mars, cette mesure n'est pas conforme aux recommandations en la matière adoptées par les États membres eux-mêmes. L'Europe préconise ainsi de décourager les voyages, avec des mesures ciblées comme des obligations de tests et de quarantaine, plutôt qu'une interdiction pure et simple.
La Belgique - comme d'autres pays ayant limité la libre circulation - a dû se justifier auprès de la Commission. Dans son courrier envoyé il y a quelques jours à peine, elle met en avant l'aspect temporaire de la mesure et le fait qu'elle entre dans le cadre plus large d'une politique visant à éviter une troisième vague de la pandémie.
La Commission n’a même pas encore eu le temps d’analyser la réponse que l'interdiction controversée des voyages non-essentiels a été prolongée.