
Les écoles redoublent d’efforts contre le Covid-19

La pression est maximale sur les écoles. Lors du Comité de concertation de vendredi, Alexander De Croo et Frank Vandenbroucke ont appelé les ministres de l’Éducation à élaborer un plan d’action pour endiguer la propagation de l’épidémie dans les établissements scolaires. Devoir accompli. Deux jours plus tard, en front commun, Caroline Désir, Ben Weyts et Lydia Klinkenberg ont déroulé leurs arguments pour empêcher une énième fermeture des écoles.
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« L’augmentation des cas était attendue et les réalités sont très contrastées d’une école à l’autre », a indiqué la ministre francophone lors d’une conférence de presse dimanche, précisant que 93% des écoles en Fédération Wallonie-Bruxelles n’étaient pas touchées par un cluster durant la deuxième semaine de mars. « La situation actuelle est loin de justifier une fermeture générale des écoles », a-t-elle insisté, avant de rappeler que ce scénario n’est envisagé par le groupe d’experts GEMS qu’en dernier recours. Les ministres de l’Education refusent d’anticiper les vacances de Pâques, comme le souhaitait notamment le ministre fédéral de la Santé. « Sur le plan épidémiologique, deux semaines de congé sont suffisantes pour faire réduire la pression sur les écoles. »
Approche ciblée
Pour tenir jusque-là, les acteurs de l’enseignement proposent une approche plus ciblée, plutôt que des mesures générales, en agissant là où les risques sont les plus grands. Dès le 24 mars, dans les communes où le virus circule de manière intensive selon le Risk assessment group, une classe sera fermée dès la détection d’un cas positif. Dans les communes où la situation n’est pas préoccupante, pas de changement: deux cas positifs seront toujours nécessaires pour prendre cette décision.
Tous dehors
Pour les autres mesures, les ministres semblent s’être inspirés du plan plein air, présenté par le Premier ministre il y a quelques semaines. Les cours d’éducation physique et les activités extra-muros d’un jour devront se dérouler en extérieur uniquement. Si des alternatives existent, les salles de professeurs seront autant que possible fermées. Même chose pour les cantines, contraignant les enfants à manger en classe ou dehors. De nouvelles recommandations en matière d’aération des locaux seront prochainement communiquées. Et l’organisation de réunions en présentiel avec des groupes d’adultes sera dorénavant interdite. Seuls les tiers indispensables au bon fonctionnement de l’école et au déroulement de ses activités seront admis.
Sensibiliser, encore et toujours
Ces mesures viendront s’ajouter à celles qui existent déjà dans les écoles, a rappelé Caroline Désir. Pour pallier la perte d’adhésion aux mesures – une observation valable pour « tous les pans de la société », a-t-elle souligné -, un travail d’information et de sensibilisation aux protocoles en vigueur sera également indispensable, tant à l’égard des membres du personnel et des élèves sur le respect des consignes de sécurité et des mesures d’hygiènes, qu’envers les parents, sur la nécessité de garder leur enfant malade à la maison, et de le faire tester en cas de contact à haut risque.
La vaccination des enseignants sur la table
En échange, les ministres de l’Éducation ont demandé au fédéral, une nouvelle fois, que les membres du personnel de l’enseignement deviennent prioritaires pour l’accès à la vaccination. Un ordre de priorité a été proposé, en fonction de la proximité des contacts que doivent avoir les membres du personnel avec leurs élèves: l’enseignement spécialisé d’abord, puis les instituteurs de maternelle. Viendront ensuite les professeurs du primaire, et enfin du secondaire.
Malgré ces nouvelles mesures, la pression ne semble pas diminuer sur les écoles. Le bras de fer entre le fédéral et les entités fédérées n’est pas terminé. Un nouveau Comité de concertation est prévu ce vendredi. Et d’ici là, si la situation continue à se dégrader, certains vont à nouveau plaider pour une fermeture anticipée des écoles.