Confinement: où en sont les autres pays européens ?

Ce vendredi à minuit, la Belgique entrera dans sa troisième période de confinement. Quelle stratégie ont adopté nos voisins face à la pandémie ?

En France, à Lyon. - AFP

Le coronavirus n'affecte pas l'Europe de manière homogène. Alors que certains pays gardent la situation sous contrôle, d'autres, comme la Belgique, sont contraints de serrer à nouveau la vis pour échapper à la troisième vague.

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En France, les autorités ont opté pour un confinement qui n'en est pas vraiment un. 19 départements, les plus touchés, sont concernés par cet énième tour de vis, soit un tiers du pays. Pendant au moins quatre semaines, les commerces dits non-essentiels sont fermés, tandis que les écoles restent, du moins pour l'instant, ouvertes. Mais la particularité de ce confinement d'un genre nouveau réside dans sa nouvelle philosophie. Un an après le slogan « restez chez vous », le Premier ministre Jean Castex appelle désormais les Français à sortir prendre l'air. « Freiner sans enfermer », a-t-il résumé. Par conséquent, l'heure de sortie à un kilomètre de chez soi est levée. Ce sera désormais dans un rayon de dix kilomètres « pour se promener, s’aérer ou faire du sport », et ce « sans aucune limitation de durée ». Même le couvre-feu est quelque peu relâché, passant de 18 à 19 heures.

Il est loin aussi le temps où les Pays-Bas vantaient les mérites de leur « confinement intelligent », fondé sur l'autodiscipline présumée des Néerlandais. Ces derniers mois, le gouvernement de Mark Rutte a imposé des mesures sanitaires de plus en plus strictes, déclenchant l'ire d'une partie de la population. Mardi soir, face à la hausse des contaminations et des hospitalisations, le Premier ministre fraîchement réélu a prolongé les restrictions actuelles jusqu'au 20 avril, tout en réduisant d'une heure la durée du couvre-feu. Dès le 31 mars, celui-ci débutera à 22 heures.

En Allemagne, où le taux d'incidence est cinq fois moins élevé qu’en France, et près de quatre fois moins qu'en Belgique, Angela Merkel a annoncé un nouveau serrage de vis, avant de rétropédaler face aux critiques. À six mois des élections qui marqueront la fin de son « règne », la chancelière allemande s'est livrée à un mea culpa. Le plan de « mise sous cloche » du long week-end de Pâques, avec la fermeture de tous les commerces, est annulé. Les mesures en vigueur sont néanmoins prolongées jusqu'au 18 avril, à savoir la fermeture des lieux de culture et de loisirs, des bars et des restaurants, ainsi que des commerces non essentiels.

Angela Merkel

Angela Merkel s'est trompée. Elle a demandé pardon. - AFP

Italie reconfinée, Portugal déconfiné

Ailleurs en Europe, plus de la moitié de l'Italie est reconfinée depuis le 15 mars, au moins jusqu'à Pâques, alors que, dès début février, le pays se félicitait de rouvrir les bars, les restaurants, les musées et autres lieux touristiques.

En Pologne aussi, une hausse record des contaminations a contraint le gouvernement à durcir ses restrictions. Résultat: un verrouillage partiel, avec la fermeture de la plupart des magasins, des écoles maternelles et des lieux culturels.

Du côté des pays mieux lotis, l'Espagne présente des chiffres nettement meilleurs, mais l’épidémie donne malgré tout des signes de reprise. En particulier à Madrid, où les touristes français et allemands affluent pour profiter des bars et restaurants ouverts. Un traitement de faveur qui énerve particulièrement les Espagnols, soumis à des restrictions de déplacements.

Le Portugal a, quant à lui, repris le contrôle sur l'épidémie: moins de 500 contaminations par jour contre plus de 16.000 fin janvier. Un plan de déconfinement « prudent » a même été lancé lundi 15 mars, avec la réouverture de certains commerces non-essentiels. Ce sera bientôt au tour des terrasses et des musées, puis des autres lieux culturels mi-avril et enfin les restaurants et cafés, sans limites d'horaire, début mai. De quoi voir la lumière au bout du tunnel.

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