Vers une immunité collective en Europe pour mi-juillet

C’est l’estimation du commissaire européen en charge du déploiement des vaccins dans l’Union Européenne. Il explique même que cela aurait pu aller plus vite si AstraZeneca avait respecté ses engagements. Pendant ce temps, près d’1,5 millions de Belges ont reçu leur première dose.

Le Français Thierry Breton est chargé du déploiement des vaccins dans l'Union Européenne. (Maxppp)

Ces dernières semaines, les bonnes nouvelles sont peu nombreuses. Alors qu’on s’imaginait alléger quelques mesures en avril et déconfiner en mai, la contagiosité du variant britannique du coronavirus a bousculé tous les plans du Codeco, qui a choisi de reconfiner la Belgique quelques semaines pour essayer de contenir la situation.

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Ce lundi, la progression des courbes ralentit mais les chiffres ne sont pas encore rassurants. Sur les sept derniers jours (26/03 – 01/04), 4436 tests sont ressortis positifs (-6%) sur 64.100 effectués (-3%). Les deux données baissent et le taux de positivité se maintient à 7,6%. Dans les hôpitaux, 2.921 lits sont occupés par des patients Covid, dont 832 en soins intensifs.

Mais la campagne de vaccination progresse à bon rythme. Ce dimanche, 16,3% des Belges avaient reçu une des deux doses, c’est près d’1,5 millions de personnes. Parmi elles, 569.101 d’entre eux sont déjà complètement immunisées au Covid. Cette semaine, des antennes locales ouvrent pour quelques jours, augmentant la capacité de vaccination et se rapprochant de ceux qui ont plus de mal à se déplacer. 

« Une vraie visibilité »

Et manifestement, il n’y a pas qu’en Belgique qu’il y a de quoi être optimiste. Si aucune mauvaise surprise ne vient gâcher nos perspective, c’est toute l’Union Européenne qui pourrait atteindre la fameuse immunité collective tant attendue aux environs de la mi-juillet. 

C’est en tout cas l’estimation faite par le premier concerné, le commissaire européen à l’industrie, Thierry Breton, chargé du déploiement des vaccins. Fin mars, il avait déjà partagé ce pronostic donnant même une date : le 14 juillet, un choix peu anodin pour cet ancien ministre français. Mais dans les colonnes du Parisien ce week-end, il persiste et signe avec cette analyse. « Nous avons […] désormais une vraie visibilité de ce qui se passe, de la fabrication au stockage, en passant par l’enflaconnage ou les tests », a-t-il déclaré à propos des vaccins et de leur fabrication. « Quatorze millions de doses ont été livrées en janvier à l’UE, 28 millions en février et 60 millions en mars. Pour le trimestre suivant, nous passons à 100 millions en avril, mai et juin. Puis 120 millions à l’été et nous atteindrons un rythme de croisière de 200 millions à partir de septembre ».

D’après Thierry Breton, plus de 800 millions de doses auront été livrées à l’Union Européenne au deuxième semestre de 2021.

AstraZeneca mis en cause

Pourtant, même si globalement, la vaccination des Européens se porte bien, elle est néanmoins plus lente que prévu. Pour le commissaire européen, il y une responsable : l’entreprise pharmaceutique AstraZeneca, qui n’a pas respecté ses engagements. « Si nous avions reçu les 100 % de vaccins AstraZeneca qui nous étaient contractuellement destinés, l’Union européenne serait aujourd’hui au même niveau que la Grande-Bretagne en termes de vaccination », souligne-t-il. « Je l’affirme donc, le trou d’air que nous avons enregistré provient uniquement des défauts de livraison d’AstraZeneca ». 

Pour rappel, on peut parler d’immunité collective lorsqu’un partie assez conséquente d’une population est protégée face à un virus. Une fois ce quota atteint, une personne infectée « transmettra le pathogène à moins d’une personne en moyenne, amenant de fait l’épidémie à l’extinction, car le pathogène rencontre trop de sujets protégés », explique l’Institut Pasteur.

Pour le Covid-19, il a été calculé que 70% de la population doit être immunisée pour pouvoir reprendre une vie aussi normale que possible.
 

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