En mai, fais ce qu'il te plaît ?

Le dicton risque d'être pris au mot par les secteurs de la culture, de l'événementiel et de l'horeca. Des appels à la réouverture le 1er mai, quoi qu' en dise le gouvernement, sont en tout cas lancés.

Belga

Le ras-le-bol se fait de plus en plus entendre parmi les secteurs « sacrifiés » du coronavirus. Evénementiel, culture, sport, horeca... Les appels se multiplient pour relancer la machine et réouvrir, quoi qu'il arrive, à partir du 1er mai, fête du travail et date lancée par le gouvernement pour une réouverture.

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« La Boum 2 » est programmée

Après les événements du 1er avril au Bois de la Cambre à Bruxelles, le collectif L'Abîme sort du trou. Responsable, semble-t-il, du poisson d'avril et de l'after du 2 avril, le collectif, dans une réponse à la lettre ouverte de la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden demandant aux jeunes de trouver à s'occuper encore quelques semaines, a dévoilé ses projets : faire une Boum 2, au même endroit, un mois plus tard.

Le collectif n'hésite pas à interpeller la ministre : « Votre mission, si vous l’acceptez madame la ministre puisque vous nous avez proposé votre aide, est de nous accorder l’autorisation officielle ainsi qu’une date pour l’organisation d’une 'Boum 2' dans le bois de la Cambre et, si vous le jugez nécessaire, de nous proposer des règles sanitaires qui prendraient en considération les avis de spécialistes dont certains estiment que le risque de ce genre d’événement est minime et pourtant tellement vital à notre jeunesse. Ne serait ce pas là un bel hommage à rendre à nos sacrifices consentis pour nos ainés ».

La Boum 1 - DZ

« Evidemment nous ne nions pas l’encombrement des hôpitaux qui est le fruit du délabrement de nos services de soins de santé dont votre gouvernement et les précédents avaient la responsabilité. Cependant, on ne peut ignorer l’impact négatif du confinement sur la totalité de la population et en particulier sur les plus fragiles d’entre eux (célibataires, isolés, étudiants, sans emploi, …). Pour l’instant, les seules solutions proposées par le gouvernement sont des lois liberticides, l’usage de la peur et de la répression policière. A aucun moment vous n’avez fait appel à l’intelligence collective ou à notre sens des responsabilités ».

Sur ce, L'Abîme invite la ministre à « prendre en considération plusieurs points » tels que les impacts psychologiques des mesures sanitaires, les études sur la contamination virale en extérieur, la population à risque et les solutions possibles, avec à chaque fois plusieurs liens vers des articles et études sur ces sujets.

« Sans réponse de votre part ou si votre proposition ne satisferait pas l’impatience légitime de notre jeunesse et son goût insatiable de créer des liens et des contacts humains, indispensables à son développement, il est fort probable qu’un nouveau mouvement citoyen voit le jour afin de réclamer notre droit de se réunir et de faire la fête (...) Car comme vous l'avez sans doute constaté, beaucoup d'entre nous n'ont plus peur ».

Pour une réouverture des lieux culturels

Dans le même état d'esprit, la plateforme Still Standing For Culture qui regroupe nombre de lieux et acteurs culturels du royaume, appelle à une réouverture le 1er mai. Ayant déjà lancé un mouvement de réouverture sporadique des lieux le 13 mars pour marquer le premier anniversaire du confinement, Still Standing For Culture appelle à  « des rééquélibrages solidaires : que le poids des mesures soit réparti sur l'ensemble de la société plutôt que sur certains secteurs en particulier (...) Nous savons que la situation est compliquée, néanmoins, nous ne sommes pas dupes de choix politiques qui, au nom d'une gestion sanitaire, renforcent les inégalités et  opposent les secteurs ».  

Concrètement, Still Standing For Culture « appelle à une ouverture d'un maximum de lieux culturels et socioculturels (cinémas, théâtres, salles de concert, centres culturels, centres d'expression et de créativité, académies, maisons des jeunes...) en date du samedi 1er mai 2021, fête du travail, avec prolongations éventuelles dans la semaine qui suit ».

Des réouvertures qui se dérouleraient en appliquant les protocoles sanitaires en vigueur durant l'été dernier, le plus « normalement possible », mais qui se veulent aussi un « acte politique fort, non seulement pour revendiquer enfin une véritable date de réouverture et un changement dans l'approche de la gestion de l'épidémie, mais aussi pour ne pas perdre le combat symbolique et refuser que la culture et toutes les activités porteuses de lien social soient reléguées en bas de l'échelle des priorités lors de la prochaine vague, de la prochaine pandémie... »

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L'horeca se prépare

Des appels similaires ont lieu du côté de l'horeca, mais de façon plus éparses. En tout cas, les restaurateurs ont pris le gouvernement au mot, qui avait annoncé une réouverture « au plus tôt le 1er mai ». Beaucoup passent commande pour être prêts. Dans le même temps, les restaurants clandestins se multiplient dans le pays. Du côté du gouvernement, le Premier ministre Alexander De Croo a dit que « nous travaillons avec cette date en vue ». Mais, « rien n'est assuré »...

 

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