
A-t-on atteint le pic de la troisième vague ?

Voici ce qui se cache derrière les chiffres.
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Contaminations
Depuis le 22 mars (6.284 nouveaux cas), les contaminations tendent à baisser. On est aujourd'hui aux alentours de 4000 tests positifs par jour en moyenne. Mais les experts restent prudents : « La baisse des contaminations est évidemment une bonne chose », a indiqué Steven Van Gucht à Het Laatste Nieuws. « Mais cela est aussi dû au fait qu'on teste beaucoup moins. Principalement les enfants et les adolescents, en raison de la fermeture des écoles. Mais aussi dans les autres catégories d'âges, probablement à cause des vacances ».
Intéressant de voir qu'il existe une véritable corrélation entre la baisse des tests effectués et la baisse des contaminations. Si le nombre de cas diminuait réellement, ils diminueraient plus rapidement que le nombre de tests. Ceci posé, s'il y a moins de tests effectués, c'est peut-être aussi parce qu'il y a moins de demande et donc, de besoin.
Pour remettre un peu de perspective, au pic de la deuxième vague, le 27 octobre, on enregistrait 22.214 cas positifs. Ce qui est bien plus que les 6.284 cas enregistrés le 22 mars.
Hospitalisations
Jeudi a vu une augmentation soudaine des hospitalisations avec 332 personnes en 24 heures. Un niveau pas atteint depuis fin novembre et la deuxième vague. Mais si on prend comme échelle de mesure les semaines, les hospitalisations tendent à baisser.
Les admissions aux soins intensifs, par contre, augmentent légèrement. A l'heure actuelle, 908 lits sont occupés en soins intensifs, soit 46% de la capacité totale du Royaume, ce qui oblige à retarder les hospitalisations pour les autres pathologies comme durant la première vague. A l'époque, 1.285 lits étaient occupés en soins intensifs par des malades du Covid.
Est-ce à dire que la troisième vague est aussi forte que la première ? Il faut prendre en compte qu'en mars 2020, on partait de zéro (en ce qui concerne le coronavirus). Ici, la troisième vague a débuté tandis que 300 lits étaient déjà occupés en soins intensifs par des malades du Covid. Ceci étant dit, les admissions en soins intensifs risquent d'augmenter ces prochains jours et la capacité se réduire dangereusement.
Décès
Au niveau des décès, nous restons désespérément sur un plateau depuis des semaines. Celui-ci continue à augmenter (les décès surviennent avec deux ou trois semaines de décalage par rapport aux chiffres de contamination). On compte aujourd'hui 37 décès par jour en moyenne. Lors de la deuxième vague, nous étions à 200 décès par jour du Covid. Ce qui a changé ? La vaccination ! Depuis le début de la pandémie, 50 à 60% des morts du Covid venaient des maisons de repos. Les résidents sont depuis vaccinés et l'effet est palpable.
Taux de reproduction et taux de positivité des tests
C'est de ce côté que les experts regardent. La bonne nouvelle, c'est que le taux de reproduction du virus est inférieur à 1 (0,97), ce qui signifie que l'épidémie tend à ralentir.
Par contre, le taux de positivité des tests effectués ne diminue pas, il a même tendance à légèrement remonter ces derniers jours à 8,1%. Ce qui signifie que « la circulation du virus reste importante », selon Steve Van Gucht. Logiquement, ce taux devrait baisser en même temps que les contaminations. Ce n'est pas le cas, peut-être parce qu'on teste moins.
Pour les experts, en tout cas, « c'est quand le taux de positivité commencera à baisser que nous saurons que la tendance à la baisse est réelle », a résumé Geert Molenberghs de la KUL à HLN. En résumé, les chiffres sont encourageants, mais il faut rester prudent, nous n'en avons pas encore fini avec cette troisième vague.