« Danser encore », l'hymne anti-confinement

Des flashmobs ont eu lieu dans plusieurs gares de France et à Bruxelles Central sur cette chanson de HK et les Saltimbanks qui demande, notamment, la réouverture des lieux culturels.

HK et les Saltimbanks, au temps où on pouvait danser - Belga

La même scène s'est déroulée le 10 avril à la gare de Bruxelles Centrale, le 8 à Paris Gare de l'Est, en mars à Lille, La Rochelle, Paris encore, Marseille en février, puis Zurich. A chaque fois dans une gare, au milieu des voyageurs, des notes de trombones et une chanson reprise en choeur par une cinquantaine de personnes (forcément) sans masque, dansant et chantant « Danser Encore », titre de HK et les Saltimbanks posté en décembre dernier sur les réseaux sociaux.

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Les paroles sont on ne peut plus claires dans leurs revendications : « Et quand le soir à la télé, monsieur le bon roi a parlé, venu annoncer la sentence, nous faisons preuve d’irrévérence mais toujours avec élégance». «Auto-métro-boulot-conso, auto-attestation qu’on signe, absurdité sur ordonnance, et malheur à celui qui pense, et malheur à celui qui danse». La chanson évoque aussi la «résistance» et dénonce des «mesures autoritaires» : «Chaque relent sécuritaire voit s’envoler notre confiance, ils font preuve de tant d’insistance pour confiner notre conscience».

Un million de vues

Il semblerait que chaque flashmob soit une initiative locale, mais la chanson reste la même tout comme le modus operandi. Les performances sont filmées et postées sur les réseaux. Les réactions y sont pour moitié amusées, pour moitié choquées, mais ces images ont un succès foudroyant. Certains flashmobs sont partagés des centaines de milliers de fois.

L'auteur de la chanson, Kadour Hadadi, leader du groupe HK et les Saltimbanks (déjà responsable du titre « On lâche rien » en 2011), n'a jamais caché son militantisme à gauche et sa position quant aux mesures sanitaires : « Danser encore, elle est née pendant le deuxième confinement, avec ce débat autour d’essentiel et non-essentiel, dit-il à Libération. On avait un spectacle qu’on ne pouvait pas jouer, on ne pouvait pas faire notre métier alors qu’on juge que les artistes sont essentiels. Et ce morceau, c’était un exutoire. Dans la foulée, on a fait une vidéo, qui était toute buguée. On a balancé ça sans aucune prétention. Mais malgré ça, elle a tout de suite fait un million de vues, donc on a compris qu’il se passait un truc.»

Pour la réouverture des lieux culturels

Le groupe prône pour la réouverture des lieux culturels. Dans un post Facebook, il dénonce un «état d’urgence culturel et social (...) Vous nous verrez sans doute dans les prochaines semaines continuer à chanter et à danser dans les rues ou sur les places publiques. Certain·es pourront considérer cela comme de la désobéissance, mais l’idée pour nous est avant tout d’être fidèles à notre nature profonde : nous sommes des saltimbanques, c’est ce que nous aimons faire, ce que nous savons faire, ce que nous pensons être essentiel. (…) Evidemment, lors de chacun de nos bals de rues, nous demandons aux gens de prendre soin d’eux, de leurs voisin·es en respectant les règles élémentaires et de bon sens ; chacun·e se montrant ensuite responsable pour soi-même».

Une autre de ses chansons récentes s’intitule « Soigner encore » et appelle à «sauver l’hôpital public français». « Il faut aussi comprendre que quand il y a des mesures autoritaires, prises par un président épidémiologiste, et plus de débat sur rien, avec des contradictions et des reniements, la confiance s’évapore, dit-il encore à Libération. Donc il y a des discours alternatifs qui émergent. La source de tout ça, c’est le manque de débat et de démocratie ».

Enfin, HK a donné trois conditions pour que sa chanson soit reprise pour des flashmobs et autre, « comme un socle de valeurs communes minimales pour pouvoir danser ensemble : les valeurs antiracistes, la non-violence et pas d’utilisation par les partis politiques ». Alors on danse (encore) ?

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