
Où en sont les traitements contre le Covid-19 ?

Ces derniers jours, un mot est sur toutes les lèvres : vaccin. Quand pourrai-je être vacciné ? Quand arriva mon invitation ? Lequel vais-je recevoir ? Mieux vaut Moderna, AstraZeneca ou Pfizer ?
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C’est normal. Cela fait des mois désormais que l’immunité collective nous est présentée comme le sésame vers la reprise de notre vie d’avant, avec des repas entre amis, des sorties au restaurant, des fêtes ou simplement des bises et des poignées de main.
Mais même si ces piqûres sont un remède à cette pandémie, elles ne forment pas pour autant une solution parfaite et idéale. Certaines de ces formules sont régulièrement remises en cause pour quelques effets secondaires. Dernièrement, le PDG de Pfizer expliquait même que le vaccin de sa société pourrait nécessiter une troisième dose, voire même un rappel annuel...
En somme, ces fameux sérums vont nous aider à sortir du confinement et de ses pénibles règles sanitaires, mais le virus, lui, sera encore là un moment. Il faut aussi donc penser aux malades, ceux qui souffrent du Covid ou en seront atteint dans les prochains mois ou années.
Aujourd’hui, il n’existe pas encore de médicament miracle contre cette maladie, mais plusieurs laboratoires y travaillent. Vendredi, Pfizer a annoncé qu’elle commençait la première phase de tests pour son traitement dans deux de ses sites dans le monde : celui de New Haven, aux Etats-Unis et celui de Bruxelles, chez nous. « Ces essais cliniques de Phase I sont cruciaux car c'est la première fois que de potentiels nouveaux médicaments sont administrés à l'être humain », a ajouté la société dans son communiqué.
De son côté, la firme AstraZeneca pensait que son médicament contre le diabète, le Farxiga, pourrait éventuellement traiter les cas graves de Covid-19. L’idée était de tester l'efficacité de cette solution sur des patients Covid-19 présentant des comorbidités, donc à risque. Mais elle a expliqué il y a quelques jours que les essais cliniques n’étaient pas concluants.
Par contre, une étude de l’Université d’Oxford vient de prouver que les traitements pour l’asthme à inhaler ont des effets bénéfiques sur le Covid. Durant leurs tests, ils ont réduit la durée de la maladie de plusieurs jours chez les patients qui ont pris deux fois par jour pendant deux semaines. Une plutôt bonne chose puisqu’il s’agit d’un médicament peu cher et disponible partout.
"Hautement souhaitable"
L’utilité de ces traitements est mise en cause par certains, avec pour principal argument une question : « A-t-on vraiment besoin d’un médicament pour une maladie contre laquelle tout le monde sera immunisé ? »
Yves Van Laethem a touché un mot sur le sujet lors de la conférence de presse de ce vendredi. « Le vaccin ne sera pas la seule solution. Un traitement par voie orale est hautement souhaitable », a expliqué le virologue et porte-parole interfédéral dans la lutte contre le Covid-19.
En effet, le vaccin n’est pas obligatoire. Ceux qui ont choisi de ne pas le recevoir pourront encore tomber malade. Ensuite, les vaccins ne sont pas 100% efficaces. Dans de rares situations, certaines personnes pourront contracter le Covid, notamment à cause de défaillances de leur système immunitaire par exemple.
Mais l’expert a rappelé qu’un tel médicament n’est utile que les premiers jours. Plus tard, la maladie aura déclenché des mécanismes inflammatoires dans le corps et « à ce moment-là, un traitement viral n'a pas de sens ».
Et aujourd’hui ?
Mais si aucune solution adaptée n’a été trouvée, comment soigne-t-on les malades hospitalisés en ce moment ?
« Aujourd’hui, le seul médicament qui a fait ses preuves, notamment dans le recours à l’hospitalisation en réanimation et sur la mortalité de la maladie ce sont les corticoïdes », a éxpliqué Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches, en France, au quotidien L’Opinion. Parmi ces corticoïdes, la dexaméthasone est celui dont on parle le plus car c’est un des plus utilisés et des plus efficaces. Il a contribué à la guérison de nombreux patients.
Dans le même article, le professeur Jean-François Bergmann, ancien Vice-président de la commission d’autorisation de mise sur le marché à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), en France toujours, explique pourquoi les traitements Covid ne sont pas encore sur le marché et ne devraient pas l’être avant un moment. « Normalement un nouveau médicament c’est 5 à 10 ans de développement, donc même si on accélère et qu’on fait les choses le plus vite possible, ça pourra peut-être être 2, 3 ans mais pas moins donc ce ne sont pas des médicaments pour demain ».
Ensuite, plus la population sera vaccinée, moins le développement de tels traitements sera intéressant pour les entreprises pharmaceutiques. « Les industriels du médicament ne sont pas des grands joueurs, ils n’aiment pas parier dans un domaine où il y a un risque que finalement le besoin disparaisse le temps qu’ils aient développé leur médicament. »
Il ajoute « qu’il ne faut pas oublier que 95% des malades de la Covid guérissent rapidement et spontanément. Donc faire un médicament pour traiter une maladie bénigne, c’est discutable. »