
Le collectif « Wallonie Horeca » renonce à ouvrir les terrasses le 1er mai

Marche arrière pour les frondeurs de l’Horeca. Les restaurateurs membres du collectif « Wallonie Horeca » n’ouvriront finalement pas leurs terrasses le 1er mai. C’est ce qu’a annoncé la représentante du collectif, Valérie Migliore, sur le plateau de « C'est pas tous les jours dimanche ». Protestant contre les mesures sanitaires et voulant attirer l’attention sur les difficultés économiques d’un secteur à l’arrêt depuis six mois, plusieurs dizaines de restaurateurs entendaient devancer d’une semaine la date de réouverture des terrasses, fixée par le comité de concertation au 8 mai (seulement si la situation hospitalière le permet, a conditionné le Codeco).
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Si le collectif choisit d’opérer un 180°, c’est en raison de « l’artillerie lourde » que prévoyait de déployer les autorités face aux frondeurs (amendes, suspension du droit passerelle). « Le 1er mai, c'était surtout une action symbolique », a précisé Valérie Migliore. Les proportions que ça a pris ont dépassé nos espoirs. On avait beaucoup de restaurateurs qui étaient prêts à la faire. (…) On nous propose soit d'exprimer notre colère, soit de nourrir notre famille. À un moment donné, on n'a pas envie d'être crucifiés sur la place publique. Est-ce que le mouvement s'est essoufflé ? Forcément ».
Le ministre des Indépendants David Clarinval (MR) a salué ce renoncement. Tout comme le bourgmestre de Liège Willy Demeyer (PS), qui avait précédemment prévenu qu’il n’enverrait pas la police fermer les terrasses le 1er mai. « Je voudrais à présent dire au mouvement (Wallonie Horeca), qu'il faut savoir démarrer un mouvement, mais il faut aussi savoir atterrir, a jugé le socialiste. Et c'est le moment d'atterrir. Avec la Ville, on va voir comment on peut installer un maximum de terrasses pour tout le monde (le 8 mai) et voir comment organiser avec vous le take away dès maintenant et ainsi organiser une ville covid safe pour l'Horeca ».
Os à ronger
Outre la peur de sanctions, les envies de réouverture anticipée auront potentiellement été aussi calmées par les dernières annonces du comité de concertation. Terrasses jusqu’à 22h, 4 personnes maximum par table, déroulement du service… le fait qu’on en sache plus sur les modalités de reprise a sans doute permis d’un peu rassurer. Sans toutefois balayer toutes les inquiétudes du secteur. N’autoriser dans un premier temps que la réouverture des terrasses, cela fait en effet une belle jambe à la grande majorité des restaurants qui en sont dépourvus, ou qui ne sont pas en mesure d’en installer. Autre souci en vue : la météo belge, malgré tout un brin capricieuse, et qui pourrait freiner la reprise, en cas de drache nationale et/ou de dernier coup de froid.
Il faudra aussi composer avec le télétravail, qui pourrait priver les restaurants d’une bonne part de leur clientèle à midi. « Il n’y a pas de chômage technique partiel, ça veut donc dire qu’on doit engager notre personnel pour toute la journée, expliquait à l’Avenir Fabian Hermans, administrateur de la Fédération Horeca Bruxelles. Si on a personne à midi, ça va être compliqué de rentrer dans nos frais ». Quant aux soutiens financiers décidés cette semaine par le fédéral (TVA réduite à 6%, etc.), ils resteront à court terme insuffisants, et « ne seront bénéfiques que quand toute l’activité reprendra », ajoutait Fabian Hermans.
Une réouverture en intérieur que tout l’horeca attend avec impatience, programmée pour le mois de juin. Si la situation épidémique le permet, a répété le Codeco.