
Pourquoi les anti-vaccins mettent enfin leurs masques?

Depuis le début de la pandémie, une partie de la population refuse de respecter les mesures sanitaires gouvernementales. Malgré leur utilité régulièrement prouvée dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, certains préfèrent mettre en doute leurs bienfaits ou garder leur liberté à tout prix.
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Une autre partie des citoyens, eux, refusent de se faire vacciner, par peur d’effets secondaires ou manque de confiance envers le monde politique et/ou pharmaceutique notamment. Souvent, les mêmes personnes appartiennent aux deux groupes et sont amateurs d’hypothèses conspirationnistes et autres théories du complot, mais pas toujours.
Malgré les différentes campagnes de sensibilisation et explications scientifiques, difficile de faire changer d’avis à ces spécialistes du doute et de la remise en cause permanente.
Mais désormais, un phénomène plutôt étonnant se produit. Une partie de cette communauté anti-vaccins, ou « anti-vax » comme elle est surnommée aux USA, se met à porter le masque chirurgical et garder leur distance avec les autres.
Auraient-ils changé d’avis ? Pas du tout. Au contraire, ils ont peur des personnes vaccinées et de ce que le sérum pourrait provoquer.
Aux Etats-Unis, le site Vice rapporte carrément une théorie complotiste, qui a déjà beaucoup d’adhérents, qui affirme que les vaccinés excréteront des protéines aux autres, protéines qui causeraient des problèmes de menstruations, de fertilité, voire carrément des fausses couches. Cette hypothèse complètement folle n’est basée sur rien et va donc encore plus loin que l’idée tristement répandue que le vaccin rend malade et permet de contrôler la population.
Cette thèse fait malheureusement déjà beaucoup d’adeptes au sein de la communauté anti-vaxx américaine. Plusieurs leaders d’opinion et autres influenceurs de ce milieu invitent donc ceux qui les croient à s’éloigner des vaccinés, qui devraient rester en quarantaine, voire carrément de porter le masque !
Et si cette théorie n’a aucun fondement, elle réussit tout de même à effrayer toutes ces personnes qui n’ont plus confiance en la science ou le monde politique. A Miami, une école a interdit aux enseignants vaccinés de donner cours aux enfants qui ne le sont pas. En Colombie-Britannique, une boutique a fait le tour d’Internet lorsqu’elle a affiché des panneaux stipulant que les lieux étaient interdits aux vaccinés et que les masques n’y étaient pas les bienvenus...
Réaction en chaine
Pour le microbiologiste Emmanuel André, ce phénomène est logique et, heureusement, ne devrait pas durer très longtemps. Il l’a dernièrement expliqué en vidéo. En temps de pandémie dans les pays occidentaux, alors que la population générale respecte les mesures sanitaires, les mouvements anti-masques ou anti-vaccins renient la gravité de la situation et remettent en question l’impact ou l’utilité des règles. Bien que ces personnes soient souvent très bruyantes, elles restent minoritaires et sont protégées du virus par le fait que le reste de la communauté respecte les mesures.
Le vaccin devenant de plus en plus disponible, l’immunité collective se développe et donc, les règles sont de moins en moins nécessaires et disparaissent. Mais le virus lui ne se volatilise pas. Il va justement se répandre là où il pourra, dans les communautés anti-vaccins donc, qui ne seront plus protégées.
Ces groupes, ces communautés touchées par la maladie, vont donc se rendre compte de la nécessité de l’utilisation du masque, de la distanciation, voirement carrément de la vaccination plus tard que le reste de la population. Il y a un retard de la prise de conscience de la gravité de la pandémie de leur part et donc un retard de l’adaptation de leur comportement.