
Où en est le « Covid Safe Ticket » pour l'événementiel ?

L'événementiel respire. Le Comité de concertation de ce vendredi a annoncé du changement à partir du 27 juin : les événements en extérieur pourront accueillir maximum 2.500 personnes. Et jusqu'à 2.000 en intérieur, avec masques, places assises et distanciation sociale. La jauge pourrait monter jusqu’à 4.000 participants en intérieur, et 5.000 en extérieur, à condition que l'accès à l'événement soit réservé aux personnes munies du Covid Safe Ticket.
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À l'image du certificat vert européen pour les voyages, ce pass présenté au printemps doit permettre aux personnes vaccinées ou présentant un test négatif d'accéder à des événements majeurs en Belgique. En clair : Tomorrowland, le Grand Prix de Spa Francorchamps, le Ronquières Festival et Pukkelpop.
Interrogé à ce propos à la fin de la conférence de presse, Alexander De Croo a précisé qu'il sera d'application à partir du 13 août, et jusqu'au 30 septembre. « Nous n’avons pas vocation à vivre dans une société du pass », a souligné le premier ministre, qui ne semble pas très enchanté par l'idée. Il n'est pas le seul.
Illégal et discriminant ?
Jeudi, les bourgmestres de Boom et de Rumst ont annoncé avoir refusé la demande d'autorisation du festival Tomorrowland, organisé depuis plus de quinze ans à cheval sur leurs deux communes. La raison ? Le décret ministériel, qui doit entériner l’autorisation d’organiser des événements réunissant jusqu’à 75.000 personnes à partir du 13 août, n’a pas encore été publié. Mais aussi parce que la vérification du Covid Safe Ticket représenterait trop de boulot pour la police.
Le 6 juin dernier, l'ASBL « Notre bon droit » et 33 particuliers ont déposé une action en référé contre l'Etat pour interdire ce « ticket », jugé illégal et discriminant. Les atteintes seraient multiples : droit à l’épanouissement culturel et social, droit de se rassembler pacifiquement, droit au respect de la vie privée et à la protection des données à caractère personnel. « Une telle atteinte aux droits fondamentaux doit toujours être justifiée par un objectif d’intérêt général suffisamment précis, ce qui n’est pas le cas du Covid Safe Ticket », relèvent dans Le Soir les plaignants qui considèrent que « ces restrictions aux droits fondamentaux ne sont ni nécessaires, ni adéquates pour atteindre les éventuels objectifs de santé publique poursuivis par l’Etat belge. »
Report
Le dernier Codeco devait lever le voile sur ce mystérieux pass, dont les règles précises ne sont pas encore connues. Il n'en fut rien. « Certains voulaient une autorisation très large, pour des événements à la jauge très réduite, pouvant englober des boîtes de nuit, par exemple. D’autres, dans les rangs socialistes, écologistes et partiellement libéraux, voulaient maintenir une limite élevée, un pass utilisé trop largement étant considéré comme une atteinte aux libertés », rapporte Le Soir. « Ce que l'on veut éviter, c'est qu'il soit utilisé dans la vie quotidienne : pour aller chez le coiffeur, pour aller au restaurant, etc. », avait expliqué plus tôt dans la journée le ministre de la Mobilité Georges Gilkinet, au micro de Bel RTL.
Faute d'accord, le sujet a donc été reporté à la prochaine réunion fixée au 16 juillet. N'espérez donc pas des événements d'ampleur plus importante que 2.000 ou 2.500 participants avant cette date.
Manque de clarté
Au final, l'événementiel n'est toujours pas fixé sur son sort. Ce qui agace la Fédération des festivals de musique Wallonie-Bruxelles. Celle-ci se pose encore beaucoup de questions concernant le pass covid, et la tenue générale d'événements cet été. « Quid de la possibilité annoncée par le gouvernement d'utiliser des tests salivaires aux entrées ? Sera-t-il possible, en pratique, de gérer une masse de festivaliers qui auraient recours à cette option sur un laps de temps très limité ? Quelle base légale pour refuser l'entrée sur site à des personnes testées positives ? Des tests PCR gratuits seront-ils disponibles pour les mineurs pas encore invités à la vaccination et les personnes non-vaccinées à deux doses ? Des campings seront-ils possibles et sur quelle base protocolaire ? » Ne parlons même pas de septembre. La fédération regrette l'absence totale d'information. « Les festivals wallons et bruxellois tirent donc leurs propres conclusions et appliqueront les conditions d'accueil et de jauge sur base des protocoles tels qu'annoncés publiquement par les différents niveaux de pouvoir, et en bonne entente avec les autorités communales qui les accueillent sur leur territoire. »