
Vers l'élargissement du pass sanitaire comme en France ?

Les manifestations contre le pass sanitaire gagnent de l'ampleur en France. Plus de 200.000 personnes ont défilé ce samedi aux quatre coins du pays, contre 160.000 le 24 juillet et 110.000 encore une semaine plus tôt, pour protester contre l'extension de ce document et la vaccination obligatoire pour certaines professions. Depuis le 21 juillet, les Français doivent présenter une preuve de vaccination complète, un test négatif ou un certificat de rétablissement pour aller au cinéma, au musée ou dans des établissements sportifs. À partir de mardi prochain, ce sera également le cas pour les restaurants, les bars ainsi que les centres commerciaux. Mécontents, certains n'hésitent pas à passer la frontière pour profiter de l'avantage de la Belgique qui, pour l'heure, n’a toujours pas imposé le pass, excepté pour certains événements de masse.
La lecture de votre article continue ci-dessous
Plus pour longtemps, certains se disent, puisque nous avons pris l’habitude de suivre nos voisins français durant cette crise sanitaire. Pourtant, à en croire le Premier ministre Alexander De Croo, il semblerait que la Belgique n'envisage pas cette option. « Pour les grands événements, cela a du sens mais ce doit être temporaire, seulement jusqu’à septembre. La solution ne peut jamais être d’organiser notre vie avec des pass », a-t-il assuré samedi auprès de nos confrères de la DH. « On n’a pas besoin de telles mesures. »
En effet, notre campagne de vaccination se porte mieux que celle de la France. Près de 60% des Belges, tout âge confondu, sont complètement vaccinés, contre la moitié des Français. Des disparités existent toutefois entre les régions, la Flandre étant loin devant la Wallonie et surtout Bruxelles, qui accuse un sacré retard sur ses voisines.
"Une erreur"
Résoudre un problème local en imposant une mesure nationale ne serait dès lors pas judicieux, estime le porte-parole interfédéral de la lutte contre le Covid Yves Van Laethem dans La Libre. Le débat pourrait néanmoins naître à la rentrée, lance-t-il, avec précaution. « Je parle au conditionnel, si cette réflexion doit aboutir, c’est uniquement pour élargir l’usage du pass sanitaire à des événements culturels, ce qui permettrait de supprimer le système de jauge. Mais j’insiste, rien n'est fait », ajoute l'infectiologue qui se dit opposé à une obligation quelconque en la matière.
Même son de cloche du côté d'Yves Coppieters. L'épidémiologiste estime qu'il est « capital » d'éviter à la rentrée un discours clivant, entre les vaccinés et les non-vaccinés. « Sinon on va tomber dans des dérives, un peu comme en France, où l’on va dresser les différents groupes de personnes les uns contre les autres », ajoute-t-il, avec une dernière mise en garde : « ce serait une erreur. »